Le Maroc
Meknès
"Meknès", ville du nord du Maroc, chef-lieu de la province de Meknès,
préfecture urbaine, sur un plateau au nord-ouest du Moyen Atlas, près de Fès. La ville
produit des fruits, des légumes et de l'huile de palme et possède diverses industries
(métallurgie, textile, ciment).
Meknès doit son surnom de «!Versailles
marocain!» aux embellissements qu'elle reçut au cours du règne du sultan Moulay Ismaïl
(1672-1727). Entourée d'une enceinte percée de belles portes (Bab el-Mansour), la
ville abrite notamment les ruines de l'ancien palais du sultan, la mosquée de
l'Écurie (XVIIIe s.),et aussi le haras régional de meknès, Créé
en 1912 par l'armée française dans le but de fournir des chevaux pour la cavalerie.
Elle affiche aujourd'hui un aspect hétérogène, la vieille médina contrastant avec
les quartiers modernes. Meknès, qui doit son nom à la tribu arabe des Meknassa, établie
dans la région au Xe siècle, fut érigée en place forte en 1063 par le sultan
almoravide Youssouf ibn Tachfine. Elle connut son apogée au XVIIIe siècle en tant
que capitale du sultan Moulay Ismaïl mais resta florissante pendant toute la période
coloniale.
Le haras régional de meknès
Le haras régional de Meknès, considéré comme le fleuron des cinq haras au Maroc, est
le plus grand des haras d'Afrique du Nord. Le haras est toujours gardé et interdit aux
touristes pendant les jours de fêtes intérieures, ce qui a rendu notre visite difficile.
Elle n'aurait pas eu lieu si nous n'avions pas lourdement insisté.
Après le porche d'entrée, se dressent de riches bâtiments abritant quelques 180 chevaux
et aussi près de70 asins. Le haras régional est reconnu non seulement pour le
nombre de ses effectifs mais aussi pour l'existence d'une jumenterie qui joue un rôle
important dans la sélection du cheval arabe.
Les races élevées sont essentiellement le pur-sang arabe, l'arabe-barbe et le
Barbe.
Les
écuries sont superbes: disposées en carré et d'un blanc neige, elles sont absolument
inaccessibles au public et elles sont aussi gardées. A noter que ces pauvres chevaux
n'auraient pas beaucoup de calme pendant les jours de fête.
Les chevaux
Lorsque dieu décida de créer le
cheval, il dit au vent du sud:
"Condense toi afin que de toi je crée un
nouvel être pour glorifier mes saints et
humilier mes ennemis..."
Et le vent du sud répondit:
"seigneur, sois-en le créateur"
Et Dieu prit
une poignée du vent
du Sud,souffla dessus et créa le cheval.
Légende
Bédouine.

Les origines
On a cru longtemps que l'espèce chevaline n'avait été introduite que tardivement
en Afrique du nord. On sait maintenant qu'il n'en est rien. Dès l'époque
préhistorique, la présence d'équidés sur le sol du Maghreb est attestée par des
vestiges fossiles. Les plus célèbres, "L'equus numidicus"et "l'equus
mauritanicus" sont en fait des zèbres. Mais il y en a d'autres. Des travaux récents
ont exhumé les restes osseux d'un"equus algericus", proche de
notre"caballus". On peut faire remonter ce vénérable équin au paléolithique
supérieur.
Aux sources du cheval barbe
Cheval national du Maghreb,le barbe,seul ou croisé avec l'arabe qu'introduira
l'Islam, va jouer un rôle important dans l'histoire de cette partie du monde.
Mais d'abord, de quel animal s'agit-il? Le thème Barbe n'est pas très ancien. On le voit
apparaître pour la première fois au XVIe siècle dans la littérature ( Rabelais et
d'Agrippa d'Aubigné). Il signifiait cheval de la Barbarie, nom sous lequel on désignait
l'Afrique du Nord. A la même époque, nous dit l'andalou Léon l'Africain, qui fut
professeur à Bologne, ce cheval était communément appelé en Italien barbero.
La race barbe est faite évidement de plusieurs croisements mais on ignore si un
lien la relie aux chevaux préhistoriques de l'endroit. Il est fait référence à la
présence, depuis le 6e siècle AC., d'une race de chevaux sur la côte
libyenne. C'est la race de Barcé, du nom du port d'une ville importante de Libye. Cette
race était très réputée et s'exportait en Grèce continentale.
D'où venait la race de Barcé que, par simplification, nous appelons Libyenne? Sans doute
des chevaux des Garamentes dont, avec la progression du désert, la zone d'élevage
s'était restreinte à la côte méditerranéenne. Peut-être avait-elle aussi une source
égyptienne? De toute façon, il s'agissait d'une race ayant beaucoup d'influx nerveux.
Le cheval arabe.
De longue date, dans le pays arabe, le cheval était roi. On n'en veut pour preuve que les
poèmes qui le magnifient et que l'on appelle les moallakas, c'est-à-dire les
"suspendus" car ils ornaient les bords de la Kaaba, voici l'un d'eux:
Aux jours des combats nous montons des chevaux au poil fin et ras,
des chevaux dont la noble race est connue
nés et sevrés chez nous
par nous enlevés à l'ennemi qui nous les avait enlevés...
ces nobles coursiers sont l'héritage
que nous ont laissés nos pères aux vertus généreuses
et, à notre mort, ces coursiers
seront l'héritage que nous laisserons à nos enfants
Qui sont donc ces chevaux si fameux, dont les tribus bédouines faisaient tant de cas? Le
problème de leurs origines reste conversé. Il semble que le cheval, qu'on appellera
désormais arabe, soit né au 3è siècle de notre ère à partir d'éléments introduits
dans la péninsule et provenant des pays voisins: Mésopotamie, Syrie,Asie Mineure,
Égypte. Il s'agissait dans tous les cas de chevaux aryens, distingués,trempés,avec un
poil fin et des allures brillantes. Ils n'auront aucune peine à se croiser entre eux et
le milieu se chargera de les homogénéiser.
Ce sont en effet les tribus du désert qui adapteront cette monture aux exigences de la
vie nomade, à une nourriture pauvre, à un climat rude, qui la soumettront à de longs
déplacements qui en feront un véritable athlète.
Déjà en germe chez ses ascendants, le modèle du cheval arabe va se préciser au fur et
à mesure que progressera sa sélection. Celle-ci est entreprise avec rigueur par les
bédouins qui ont besoin de montures susceptibles de les conduire longtemps sans
s'épuiser, et faire preuve d'un caractère docile, d'une grande rusticité, d'un pied
sûr. Pour les besoins de la chasse et de la guerre, ils privilégieront les démarrages
brusques. Aussi s'attachent-ils à développer ce qui dans la psychologie et la
morphologie de ces chevaux correspond à ces qualités.
Les hommes du désert d'arabie demandent à leurs montures d'avoir des sens toujours en
éveil, donc une physionomie vivante et des oreilles mobiles, un excellent équilibre,
donc une encolure longue leur servant de balancier, un dos porteur, donc court et fort, un
bon appareil respiratoire, donc une poitrine ample et profonde, des tissus trempés, donc
un poil fin et ras,des membres résistants, donc de bons aplombs et une corne parfaite.
Les allures qu'ils recherchent sont vives, étendues, équilibrées, ce qui s'allie tout
naturellement à une queue portée haut en panache.
C'est ainsi que, progressivement, se fixent les caractères essentiels du cheval arabe tel
que nous les retrouvons de nos jours presque sans modifications. C'est un merveilleux
exemple de l'adaptation aussi parfaite que possible d'un animal à son milieu et à sa
fonction.
Équitation traditionnelle et Fantasia
La monte courte et la selle emboîtante vont trouver au
14e siècle de nouvelles raisons de s'imposer aux cavaliers du Maghreb. A cette époque,
en effet, se répand l'arbalète à main.Arme de jet très meurtrière qui constitue un
sensible progrès sur l'arc, l'arbalète, dont les versions sont multiples, était connue
depuis longtemps mais son usage a été long à se diffuser.
Lorsque le cavalier est en position de combat, la selle arabe est en mesure de lui donner
un appuis sur le haut du troussequin ; ce qui lui permet, lorsqu'il arrive sur l'ennemi,
d'utiliser son arbalète dans les conditions les plus favorables.
C'est avec ces arbalètes que, dès le 15è et le 16è siècle, se pratique le jeu du
baroud. Il prendra la forme moderne de jeu de la poudre avec l'apparition du fusil à
pierre, au 17è siècle. Le coup de fusil que l'on lâche au dessus de la tête du cheval
à la fin de la charge remplace le tir du carreau d'arbalète.Il est suivi d'un arrêt
brusque puis d'un demi tour et d'un replis rapide.
Cet exercice s'accompagne de toute sorte d'acrobaties, fusils lancés en l'air et
rattrapés au vol, ceinture ramassée par terre au galop, changement de cheval en pleine
action,... On connaît aujourd'hui ce jeu sous le nom de Fantasia. Le terme fantasia,
d'origine latine, signifie divertissement.
Dans cette fête qui regroupait 1300 à 1500 chevaux,
" Les cavalier etaient recouverts de haïks brodés d'une extrême finesse et armés
d'un long fusil mauresque. Chaque cheval avait un frontal de drap ou de velours écarlate
avec une grande frange couvant presque les yeux. L'encolure était recouverte d'une pièce
de drap rouge ornée d'une série de glands. A l'encolure étaient suspendus de petits
sacs maroquins rouges remplis d'amulettes...
Les chevaux, pleins de feu, ne pouvaient être contenus que par la forte bride
arabe et il ne fallait pas moins que la selle mauresque pour empêcher les cavaliers
d'être jetés à terre".
Le jeu du baroud, ou fantasia, fait partie de la culture profonde du Maghreb, et
spécialement celle du Maroc. Autrefois exercice militaire, il accompagne aujourd'hui les
cortèges d'honneur, les fêtes religieuses et civiles, notamment les moussems,
grands rassemblements annuels qui se tiennent à l'occasion du pèlerinage au tombeau d'un
saint. loin d'être laissé à l'improvisation, ce jeu obéit à des règles précises qui
constituent un véritable rituel.
Il se pratique par groupes ( sorbas) d'une dizaine à une centaine de cavaliers,
appartenant tous à la même communauté ethnique, et commandés par un mokkadem, réputé
pour son autorité. Les chevaux utilisés peuvent être des pur-sang arabes mais on a
souvent recours au arabes-barbe qui sont plus faciles à trouver et parfaits pour ce
genre de travail.Ce sont des entiers, gris de préférence,et ayant au moins 4 ans. ils
font l'objet d'un dressage qui commence dès 2 ans avec une bride d'abord légère, puis
plus dure dont le mors à été enduis de miel
Les arabes-barbe de fantasia présentent quelques différences selon la région d'où ils
proviennent.Dans le Moyen-Atlas, ils sont petits, très proches du barbe, avec une
encolure courte, une ossature forte.Près des cotes, ils sont de plus grande taille et ont
beaucoup de sang. Dans la région de Fès,Meknès, ils sont de taille moyenne mais
puissants et très résistants.
Les cavaliers de fantasia s'honorent d'entretenir leurs chevaux avec soin, de leur donner
une nourriture choisie, et de ne se présenter au départ du jeu qu'avec une monture en
parfait état.
L'arme traditionnelle de la fantasia est le long fusil maure finement damasquiné, la
mokahla, sorte de mousquets.Mais ceux-ci deviennent rares et on a de plus en plus recours
au fusils de chasse à un ou deux coups. Les charges sont de poudre noire et il n'y a
évidemment pas de projectiles.
La selle que l'on emploie se compose d'un arçon de bois revêtu d'une peau de chèvre qui
se rétrécit en séchant. L'arçon est surmonté d'un pommeau élevé, le karbouss, et
d'un haut troussequin, la guedda. L'ensemble est recouvert d'une chemise de selle en cuir
brodé d'or et d'argent. La selle repose sur sept tapis de couleur différente. les
étrivières sont courtes. Les larges étriers de fer, à semelle rectangulaire,
légèrement convexe, donnent au cavalier la stabilité nécessaire.
La bride est sévère. elle comporte un mors muni d'un anneau circulaire formant une
gourmette.Cet enrênement permet au cavalier d'arrêter son cheval en quelques mètres et,
joint au déplacement du poids du corps, de le faire pivoter instantanément. Les
illères protègent du vent et du sable.
Au Maroc les cavaliers portent une chemise, un pantalon bouffant ( seroual), une djellaba,
une cape et un turban, le tout de couleur blanche. IL est chaussé de babouches basses ou
montantes. Il porte un poignard et un sac contenant des extraits du coran. Le jeu se
déroule sur un terrain de sable ou d'herbe, long de 150 à 200 mètres, large de 80 à
100 m.
Le départ se fait aligné et les chevaux prennent immédiatement le galop. A la fin de la
charge qui parcours le terrain dans sa longueur un signal de tir est donné par le
mokkadem.Les coups de fusil doivent partir au même instant de façon à ce que retentisse
une seule détonation.
Si le tir se fait quelques fois vers le sol, il est plus souvent dirigé en l'air, au
dessus de la tête du cheval, le fusil étant tenu à deux mains par la crosse et serré
contre la poitrine du cavalier. Après la décharge, les chevaux sont arrêtés sur
quelques mètres, font demi-tour et, empruntant un côté du terrain, la sorba regagne au
pas la ligne de départ.
dès qu'une équipe a terminé son exercice, elle est remplacée par une autre avec le
moins d'interruption possible. "Déjà une autre fantasia s'est élancée dans la
poussière, jette ses cris, excite ses chevaux, brûle la poudre dont on voit briller le
feu, s'arrête brusquement, s'en retourne et inlassablement recommence". A la fin du
jeu (souvent la tombée du jour), les sorbas se rassemblent et regagnent les tentes au
pas.
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