Juillet 99
Août
99. Septembre 99.
Eh non, nous ne sommes pas encore partis, les délibérations nous retiennent jusqu'au 2 juillet inclus, sans compter les éventuels recours (très à la mode pour le moment).
Entre-temps je dois me dépêcher de faire les bagages, dans la maison c'est l'horreur, toutes les pièces sont en chantier de la cave au grenier:
-le bureau: chantier Internet: Philippe doit terminer la préparation du site avant de
partir, avec l'aide d'amis compétents, Renaud et Olivier.
- salle à manger: tous les guides de navigation et touristiques, sans compter les cours des enfants, sont étalés sur la table. Tous ces livres rempliront 3 malles complètes (pauvre remorque).
- cuisine: il faut sortir tout ce qui est périssable et l'apporter à Mamy .
- salon: toutes les plantes vertes doivent également partir en vacances.
Les poules sont déjà chez Mamy, pour elles ce changement est avantageux: plus d'espace et elles retrouvent leurs copines.
Dans les chambres c'est le pis de tout:
- la chambre d'Alizée: il a fallut vider l'étagère complètement et en profiter pour faire le tri.
-celle de Cédric ça va encore: il l'a faite avant de partir chez son cousin Renaud (c'était la condition )
Dans notre chambre toutes les valises sont sorties, là c'est le dilemme: que faut-il prendre et laisser pour partir un an!
Finalement je ne prends pas plus que pour Juillet-Août puisqu'on sera en été partout où l'on ira, c'est le tour du monde au soleil!. En fait ce qui va prendre du volume sur le bateau c'est le matériel de plongée, les voiles (ça c'est normal), les chaussures, les tauds, les couchages. Tout cela prend place dans la cabine arrière, mais malheureusement tout est difficilement accessible, pour y accéder, il faut mettre sa lampe frontale et prendre une grande bouffée d'oxygène, claustrophobes s'abstenir!
Ce qui prend pas mal de place aussi, c'est la pharmacie de bord: il faut tout prévoir même le pire: 3 grands sacs de sport + une caisse curver ce qui représente une somme approximative de 10000FB sans compter ce qu'on nous a donné ( merci Sylvie, Claude, Thierry, Jean-Pierre et Roland).
2 Juillet.
Cette fois je craque, je devrais aller à la proclamation, mais je ne saurai pas: Philippe veut partir le 4 après-midi et il reste une montagne de choses à faire. J'envoie Philippe en éclaireur et me replonge dans les bagages.
Heureusement Mamy nous invite à souper tous les soirs, sinon ce serait l'enfer. Elle en profite pour inviter les amis qui nous apprécient beaucoup et veulent nous revoir une dernière fois avant le grand départ.
3 Juillet.
Je nettoie l'étage de fond en comble: il faut éviter que les rongeurs ne s'installent pendant notre absence.
C'est le soir, je suis complètement épuisée et le rez-de-chaussée n'est pas encore fait, je me décourage...
Si encore on n'était pas limité par le temps! Philippe n'aurait pas du inscrire Alizée à un stage de Gardianne en Camargue, il ne se rend pas compte du boulot à abattre. Pour lui, faire les bagages c'est les ranger dans la remorque, entre-temps il attend patiemment que les sacs arrivent en lisant une B.D.!
Tant pis, je renonce au nettoyage du rez de chaussée et demande à ma femme d'ouvrage de passer quand nous serons partis.
Nous terminons de charger la voiture et la remorque et fermons la maison à 16h, nous passons récupérer les enfants que nous avions évacués pendant le branle bas de combat et nous mettons en route ventre à terre (dans le sens physiologique du terme)
Cédric et Alizée doivent s'asseoir à 2 sur une seule place, la sellerie du bateau occupant tout le reste. Nous ressemblons à des arabes retournant au pays (sans arrière pensée raciste). C'est notre vieille breaky qui va peiner!
Au revoir, Mamy, les poules, Fifi, Mimi, Toulou, Bubulle... Eh oui, on laisse toujours du monde derrière nous parce que nous avons deux penchants: la ferme et la mer: 2 passions contradictoires à moins de posséder l'arche de Noé.
Vers 22h nous faisons étape à Beaune dans un Formule 1. Nous serions incapables physiquement d'endurer une nuit de conduite et les enfants ne sont pas suffisamment bien installés pour dormir.
Il ne nous reste normalement que 5 heures de route, mais pas de bol, un pneu de la remorque explose littéralement, il ne reste que la ferraille. C'était à prévoir, chargés comme nous étions! Mais heureusement nous nous trouvions à 100m d'un parking avec pompe à essence et là, un jeune homme bien aimable nous a aidés à remplacer le pneu avec un cric hydraulique, sinon il aurait fallu vider toute la voiture pour retrouver le nôtre. Finalement nous avions beaucoup de chance dans notre malheur.
Nous voilà repartis avec un pneu de rechange, mais hélas plus gros que l'autre ce qui ne pose pas vraiment de problème, mais Philippe décide quand même de s'arrêter quelque part pour remplacer les trois! L'avance que nous avions prise se remplace par un retard de 4h sur l'horaire, Alizée arrivera de toute façon en retard à son stage.
Le soir nous déposons Alizée à la Saliérenne et nous dirigeons vers Martigues où nous logeons dans un hôtel campanile. Il fait atrocement chaud et nous ne dormons pratiquement pas.
"Coucou Belle Lurette, nous revoilà enfin! On va te refaire une beauté et nous mettrons les voiles le plus vite possible"
En effet nous étions venus les 15 jours des vacances de Pâques pour préparer le bateau: nous l'avions démâté pour remplacer le pied de mât qui était fendu et en profiter pour vérifier tout ce qui est en tête de mat (girouette, antenne VHF, feu...)
Tout le bateau était en chantier parce qu'il avait fallu faire passer les fils par les coffres et le vaigrage.
Nous travaillons comme des dingues pour préparer le bateau, partir un an, ça demande une préparation minutieuse . Il ne faut rien oublier avant de le mettre à l'eau, après, c'est trop tard pour remplacer une vanne défectueuse ou un presse étoupe pourri, et la sanction est immédiate!
Nous allons rechercher Alizée qui a fini son stage à la Saliérenne et allons prévenir la capitainerie du port des Saintes Maries que nous arriverons le lendemain (Si nous sommes prêts).
Le soir , malgré notre épuisement général, nous nous décidons à faire les courses à Auchan (demain, c'est Dimanche et de plus, par après nous n'aurons plus la voiture). Il faudra 4 caddies et deux passages aux caisses pour prendre le minimum!
Il me faut au moins 4 heures pour tout ranger et établir une liste des choses rangées dans chaque coffre ( c'est le seul moyen de mettre la main facilement sur chaque chose sans devoir retourner tout le bateau)
Trop fatigués pour naviguer, nous décidons de remettre notre départ au lendemain.
Ca y est nous partons, Hip Hip Hourra!
C'est curieux mais ça ne me fait rien de savoir que je pars pour un an, sans voiture, ni poules, ni chats. C'est comme si c'était chose acquise depuis longtemps, c'est normal.
Adieu l'école, le climat épouvantable de la Belgique, adieu le chantier de Martigues avec ses puanteurs d'usines, ses sanitaires immondes et sa poussière brûlante!
Bonjour le soleil, la mer, l'imprévu, l'aventure, la liberté! A nous les Saintes Maries de la mer.
Notre première journée de navigation se révèle idyllique: une bonne petite brise vent arrière nous pousse gentiment jusqu'à destination. Nous nous amarrons au port vers 18h, piquons un sprint jusqu'au centre pour acheter le souper (nous avons juré de ne pas entamer les boites tant qu'il y aurait la possibilité d'acheter du frais) et nous régalons de tellines et d'aïoli aux fruits de mer!
Le soir nous avons la chance d'assister à un spectacle équestre exceptionnel: les derniers cavaliers du monde. Toute la semaine nous assisterons à une véritable féria équestre, ce qui fait la joie de notre passionnée!
13 Juillet.
Nous goûtons aux joies de la plage: sieste au soleil, bains de mer, raquettes "tic-touc", les enfants font même un peu de body surf dans les vagues.
Menu du soir alléchant: Gardianne de taureau (Philippe, tellement influencé par les évènements dioxine , commande une gardianne de poulet!)
14 Juillet.
Fête nationale française. Philippe décide de ramener la voiture en Belgique, il part à 7h du matin, arrive à 17h à Martigues (vive le train!) et après il doit faire 10h de route!
Toute la journée nous assistons à la féria équestre: défilé dans les rues, spectacle sur la grand place, feu d'artifice au soir. Il y avait aussi une corrida, mais nous n'y avons pas assisté: nous n'aimons pas les corridas avec mise à mort, nous préférons les corridas portugaises plus sportives et moins cruelles.
15 Juillet.
Le mistral a soufflé toute la nuit et a soulevé le sable de la plage vers le port, notre bateau est littéralement sablé, dommage nous venions de le nettoyer complètement. Il va falloir s'y reprendre à 2 fois pour être maître du sable collé sur les tauds et génois. Impossible de se mettre sur la plage: trop de vent.
Nous faisons un peu de lecture dans le bateau
.
16 Juillet.
Le vent s'est calmé, je fais ma grande lessive (heureusement il y a une machine au port) et la met sécher sur le bateau. On peut même la surveiller de la plage. De loin, notre bateau fait mine de grand pavois.
Le soir nous assistons à des jeux équestres aux arènes (voir page équestre).
18 Juillet.
Après-midi nous faisons une grande promenade à vélo dans la Camargue, pour cela nous prenons nos mini-vélos et louons un VTT pour Cédric. Alizée râle un peu au début, mais fini par apprécier.
Nous rentrons à 18h, Philippe n'est toujours pas rentré. Il téléphone qu'il arrivera à 8h et demi, décidément les moyens de communication sont vraiment lents. Le soir nous allons au resto pour fêter son retour.
19 Juillet.
Repos pour tout le monde. Nous allons au marché le matin: très joli avec ses couleurs provençales, et achetons du cochon grillé pour le repas de midi.
20 Juillet.
Nous naviguons jusqu'au Cap d'Agde. Là nous faisons les
dernières emplettes pour le bateau: une poulie pour le palan d'écoute de grand voile (
avec la nouvelle capote de roof la voile ne passait plus pendant les virements de bord),
de la garcette pour installer les nouveaux rideaux
.
Le port est extrêmement touristique, on se croirait un peu dans une ville de Floride. Nous trouvons des huîtres, bulots, et tourteaux pour le souper, génial!
21 Juillet.
Fête nationale Belge
.
Nous naviguons jusque Port Vendre: un énorme port de pêche. Le soir nous fêtons nos 21 ans de rencontre au restaurant.
Nous hissons bien sûr notre coq wallon et le petit singe de Mons dans les haubans!
22 Juillet.
Nous faisons un circuit touristique en petit train jusque Collioure: magnifique petit village avec un château et des fortifications, mais vraiment bondé de touristes, ça enlève tout le charme de la visite. Nous faisons une promenade dans le haut du village (nettement plus dégagé) et reprenons le train qui pour le retour nous emmène dans les petits chemins montagneux: très joli, mais
dangereux, le train patine dans chaque côte!
Le soir nous allons à la criée nous confectionner un plateau royal de fruits de mer, nous nous régalons avec de grands slurps!
23 Juillet.
Cédric décide de faire une randonnée dans la montagne. Nous sortons tout le matos: pantalon, chemise, chaussures de marche, gourde, casquette... Malheureusement le circuit que nous avions choisi n'était pas extraordinaire: beaucoup trop de routes goudronnées, en plus il y avait un vent à vous flanquer par terre!
Après avoir pique-niqué dans les vignes, nous décidons d'improviser et descendons par un chemin des vignes jusqu'à un petit village. Le problème, c'est que nous épuisons notre réserve d'eau et devons rentrer à sec en plein soleil! Pas prudent!
En rentrant, nous buvons au moins un litre d'eau chacun et nous reposons jusqu'au soir. Heureusement le souper était fait: spaghettis bolognaises qu'on n'avait plus qu'à gratiner au four.
Juste avant le souper en voulant refermer le panneau Goiot, je le reçois sur les doigts, par un coup de vent malencontreux.
J'ai atrocement mal, je mets les doigts automatiquement dans la glace. Ca ne gonfle pas, mais ça fait toujours très mal. Est-ce cassé? De toute façon il n'y a rien à faire. Alizée me confectionne une belle poupée pour passer la nuit.
24 Juillet.
Les doigts vont mieux mais sont toujours inutilisables. Le soir nous faisons les courses et achetons du poisson pour le souper: au menu, langoustines comme entrée, ensuite raie au beurre(je n'ai pas trouvé de câpres). C'est quand même bien les grands ports de pêche!
25 Juillet.
Nous naviguons et passons le Cap Bear, nous mouillons à El Golfet. Joli mouillage, mais un peu trop secoué. Nous mangeons
les soles que nous avions achetées à port Vendre.
26 Juillet.
Nous allons au mouillage de Rosas pour rencontrer Véronique et Jean-Pierre qui passent leur vacances au camping à proximité, mais ils sont introuvables, ils ne répondent pas au camping qu'ils nous avaient renseigné. Nous téléphonons partout, mais pas de nouvelles. Dommage, c'était une belle occasion de se retrouver.
27 Juillet.
Nous allons mouiller à l'anse Montgo. Magnifique petite anse
avec un petit village en bordure de plage et entourée de falaises recouvertes de pins
parasols, mais infestée de jet skis qui nous tournent autour comme des mouches à caca!
Il n'y a plus moyen d'être tranquille nulle part, la civilisation et surtout la
motorisation gâchent tout.
28 Juillet
.
Nous faisons une promenade le long des falaises à l'abri des
pins parasols, le chemin est escarpé et frôle les falaises d'un peu trop près à
certains endroits, il ne faut pas avoir le vertige!
L'après-midi nous faisons notre première plongée avec bouteilles, moi je les attends
dans le canot à cause de mes oreilles.
Les fonds sont pauvres en poissons: normal il y a trop de remue ménage avec les bateaux
moteurs.
29 Juillet.
Nous naviguons jusque Palamos par temps pluvieux et orageux et
mouillons en face de la plage.
Nous attendons le moment propice pour traverser vers les Baléares.
30-31 Juillet.
Il a plu toute la nuit et ce matin il fait encore très nuageux,
pourtant, la météo n'est pas mauvaise.
J'ai horreur des orages et attends la météo de midi pour me décider. Pas de météo à
midi. Je décide de mettre chauffer la tourte, on verra après le dîner.
14h30, le temps se lève, le large à l'air tout à fait dégagé, on décide de lever
l'ancre. Pourtant , rien ne présage de bon: départ un vendredi, temps orageux, il ne
manque plus qu'un lapin à bord!
Nous avons à peine quitté le mouillage qu'une énorme masse nuageuse sombre se dirige
vers nous, heureusement rien de bien méchant, elle va nous suivre pendant 2h et va finir
par nous dépasser en laissant tomber quelques gouttes de pluie, derrière le ciel est
dégagé, nous assisterons à un magnifique coucher de soleil.
A bord les quarts s'organisent: Alizée commencera de 22H à 24H, Philippe de 24h à 2H,
Cédric de 2 à 4 et moi de 4 à 6h.
Nous buvons un bol de soupe et mangeons un sandwich jambon pour le souper et installons
les couchages pour la nuit.
Le vent est complètement tombé et nous oblige à naviguer sous moteur seul.
La mer est d'huile ce qui nous permet d'observer quelques dauphins qui font des cabrioles
au large.
La veille va commencer, nous branchons le radar qui doit normalement sonner lorsqu'un
navire s'approche d'une zone de 5 milles de nous. Philippe s'installe pour dormir dans le
cockpit pendant qu'Alizée fait son quart.Cédric va dormir dans la cabine avant et moi je
m'installe dans le carré pour mieux entendre l'alarme du radar.
Alizée fait son quart sans encombre, walkman aux oreilles.
Elle a même la chance d'être accompagnée un moment par les dauphins .
Nous assistons à un lever de lune spectaculaire d'un orange profond se levant en miroir
de la mer à l'horizon.
Belle surprise, puisque le GPS indiquait une nuit sans lune. Elle va nous éclairer toute
la nuit presque comme en plein jour en Belgique!
Philippe enchaîne son quart sur celui d'Alizée. Comme je n'arrivais pas à dormir à
cause du moteur, je décide de prendre le quart de Cédric qui dort à poings fermés. Je
prends le walkman et écoute la cassette Rokmantique 10, la pleine lune entre les haubans,
reflétant sur une mer d'huile, c'est superbe.
Vers 4h 15, je réveille Cédric et me couche dans le cockpit. Il fait le point, nous ne
sommes déjà plus qu'à 25 milles des côtes (110 milles en tout).
Cédric tient le coup jusque 7h et fini par réveiller Philippe qui reprend la veille de
jour.
Vers 8h, nous apercevons les côtes, nous serons à Ciudadella vers 10h. Magnifique petit
port ressemblant à Bonifacio en miniature, avec des falaises nettement moins hautes.
Nous nous amarrons à quai et ensuite 2 bateaux viennent se mettre à couple. Il faudra
bien 1h avant de "désentouiller" les amarres. Il fait très chaud et orageux on
ne sait pas bouger sans suer des litres d'eau.
Vers 18h nous faisons un petit tour dans le haut de ville.Tout est fermé, la ville dort.
Que va-t-on manger pour souper, on ne va quand même pas manger des boites au bateau alors
que nous sommes dans un port, c'est le comble!
Fatigués du voyage et écrasés par la chaleur lourde, nous décidons d'aller au resto
sur le port.
C'était très bon: paella aux fruits de mer, mérou et calamars frits.
Mais comparé à la France, ce n'est pas bon marché!
Nous attendons que les voiliers installés à couple partent,
ensuite nous nettoyons le bateau à grandes eaux, les allées et venues des autres
plaisanciers avaient souillé le bateau, de plus il avait bien besoin d'être dessalé.
Nous naviguons jusqu'au premier mouillage convenable de l'île et piquons une tête dans
une mer chaude et turquoise.
C'est ici que le voyage commence!
2 Août.
Journée tranquille au mouillage de la Cala Algayerens.
Elle est formée de 2 criques: Grande et Pequena qui offrent 2 petites plages de sable
bordées de hautes dunes.
Quelques cabanes de pêcheurs se cachent le long de la falaise.
De petits pins trapus ombragent le rivage, ce qui doit être rare dans cette partie de
l'île à caractère plutôt aride.
Nous mouillons dans une eau turquoise par 3m de fond, conditions idéales pour se baigner
et surtout plonger avec masque et palmes sans danger. Les enfants s'en donnent à
cur joie toute la journée.
Le soir, nous nous décidons à faire une petite promenade à terre pour découvrir
l'intérieur de l'île.
Nous découvrons de grandes plaines agricoles sur un terrain sablonneux d'aspect plutôt
aride étant donné la saison.
Les chemins sont bordés de mûriers dont les fruits sont tout juste à point. Philippe et
les enfants se régalent.
Je dois insister lourdement pour continuer la promenade.
Nous rencontrons une bergerie déserte dont la vigne est recouverte d'énormes grappes de
raisin, mais cette fois-ci, ils ne sont pas encore mûrs. Un peu plus loin, nous tombons
sur une carrière naturelle où des rapaces volent en cercle en poussant des cris ,
non-contents de nous voir pénétrer dans leur territoire. Derrière un fourré, nous
découvrons les restes d'une chèvre et de lapins appréciés également par les grillons.
Le chemin de sable nous conduit à un portail d'entrée d'une
grande propriété dont la grosse ferme château doit être le propriétaire. Comme nous
venions de la plage, nous étions en fait dans une propriété privée et en sortons pour
rejoindre le chemin touristique de la plage.
Nous arrivons sur un grand parking aménagé dans la pinède, pour éviter que les
touristes ne détruisent les alentours du bord de mer. De grands panneaux leur rappellent
les règles essentielles de sauvegarde de la nature et indiquent en même temps la faune
et la flore que nous pouvons rencontrer dans cette région.
Les principaux oiseaux typiques de l'endroit sont: les chardonnerets dont j'ai trouvé une
plume, la huppe fasciée, l'hirondelle de rivage, le cormoran, le guêpier. Les
principales fleurs et arbustes que nous rencontrons sont: le tamarix, le junipérus, le
thym.
Nous grimpons non sans mal jusqu'à un point de vue qui nous permet d'observer tout le
paysage de la mer jusqu'aux basses montagnes qui bordent la plaine. J'en profite pour
faire quelques photos panoramiques.
3 Août.
Nous tombons à court de nourriture fraîche, et comme nous avons
juré d'économiser les boites, nous décidons de partir et de mouiller dans une anse à
proximité d'un village.
Nous naviguons au près serré en tirant des bords par un bon 4 Beaufort. Heureusement que
nous avons la capote de descente, sinon il aurait encore fallu sortir les cirés. Comme
d'habitude, nous avons en navigation, 90% de vent en plein dans le pif, c'est la loi de la
vexation, mais je crois que nous ne sommes pas les seuls, même Alain Gréé, dans son
livre de navigation affirme en être victime également. Il faut se faire une
raison!
Nous arrivons dans l'anse Fornells, où il faut prendre les tours
blanches en alignement pour éviter les hauts fonds.
Nous mouillons en face du village. De suite nous descendons dans le canot pour faire les
courses.
Le village est très petit et n'offre que 2
mini-supermarchés et une boulangerie, mais un seul supermarché est ouvert et à court de
viande et de pain, pas de bol, nous mangerons du poisson surgelé et reviendrons le
lendemain pour la viande.
En revenant au bateau nous sommes trempés par les embruns.
Le soir le mouillage se remplit, une bonne centaine de bateaux resteront pour la nuit,
cela ne pose pas de problème, la baie est grande, si ce n'est le désagrément des
groupes électrogènes des bateaux moteurs qui ne savent pas se passer une seule seconde
d'électricité!
Je me décide à recopier mon carnet de bord à l'ordinateur, mais le chargeur 12V ne
fonctionne pas et suis obligée d'arrêter après 1h. Nous attendrons d'être au port pour
nous brancher sur le 220V.
4 Août.
Comme prévu nous descendons à terre pour faire une provision de
viande et de pain.
Il fait de nouveau très orageux et très humide: 70% à l'hygromètre, ce qui est très
rare en méditerranée.
D'habitude le mistral ou la tramontane assèche terriblement l'air et dégage le ciel et
amène l'hygromètre à 30%, le thermomètre affichant 30-35° mais c'est tout à
fait supportable, on se sent bien.
Nous décidons de partir pour avoir la fraîcheur du large. Finalement nous naviguons sans
vent et au moteur jusque la Cala Ola.
Un village de vacances borde la plage qui est également surmontée par de hautes dunes.
L'eau est encore plus claire et plus chaude un vrai délice!
5 Août.
Bon anniversaire Papy!
Je lui téléphone vers 12h pour lui souhaiter et me rassure en
apprenant qu'il ne sera pas seul pour son anniversaire, plusieurs membres de la famille
seront présents, y compris Mamy Ivette qui maintenant n'hésite plus à prendre la route.
La date de son anniversaire tombe mal, parce que chaque fois nous sommes partis en
vacances, mais j'espère cette fois qu'il viendra nous rejoindre pendant notre voyage.
Nous sommes toujours au mouillage, mais comme il fait de plus en plus chaud et humide nous
nous cachons du soleil et faisons de la lecture au bateau, il faudra attendre 19h avant de
pouvoir sortir en toute sécurité!
6 Août.
Nous naviguons (toujours au près en tirant des bords) jusque Mahon, la capitale de l'île. Le port se trouve fort reculé à l'intérieur des terres. Une ouverture étroite débouche sur une large baie qui présente même des petites îles et des îlots
aménagés pour les plaisanciers, c'est très joli et bien
protégé du vent.
Nous nous amarrons à un des îlots centraux, le mouillage étant fortement réglementé
pour les ferrys et paquebots.
La baie est bordée de somptueuses villas entourées de végétation tropicale (palmiers,
yuccas, cactus etc..)
A première vue, ils ne manquent de rien: chaque villa possède un petit quai où est
amarré soit un voilier d'une certaine taille, soit un bateau moteur, sans compter le
catamaran, le kayak, le jet-ski et j'en passe!
De l'autre côté de la baie se trouve la vieille ville et la
zone portuaire de commerce.
Nous essayons de gagner la ville avec notre annexe, mais le moteur mettra beaucoup de
temps à démarrer, nous terminerons à la rame. Nous trouvons de quoi souper et mangeons
au bateau.
Le soir nous sommes littéralement attaqués par des moustiques voraces et devons nous
sauver à l'intérieur du bateau et nous barder de toiles moustiquaires.
7 Août.
Nous prenons notre courage à 2 mains (il fait très chaud) et partons visiter la ville de Mahon.
Nous empruntons un escalier qui grimpe en haut des falaises et nous emmène directement
dans la vieille ville.
Nous débouchons sur un marché couvert installé dans un ancien palais de justice, chaque
alcôve entourant une cour centrale accueille une échoppe différente où tous les
produits alimentaires sont représentés, une aubaine de trouver autant de produits frais
en même temps!
Les rues, relativement amples et rectilignes sont constituées de maisons d'un style
particulier avec des façades sobres et de nombreuses fenêtres où se mélangent les
éléments méditerranéens et britanniques.
Les édifices civils furent construits selon les canons néoclassiques, mais dans les
religieux, on retrouvera un curieux mélange des styles néoromaniques (portail de St
Francese) et de style baroque et d'un précoce néogothique (St Marie).
Nous déambulons dans les rues , dont la hauteur nous procure un peu de fraîcheur.
Le soir nous préparons la visite de l'île en voiture.
8 Août.
Nous avons loué une voiture décapotable pour visiter l'île,
nous aurions préféré une voiture avec la clim., mais il n'y en avait plus de
disponible. Malgré le vent que nous procure la vitesse, nous avons toujours très chaud.
Nous partons donc de Mahon et nous dirigeons vers Sant Luis pour entamer la côte Sud de
l'île étant donné que nous avions déjà visité la côte Nord et Est en bateau.
Nous rencontrons notre premier Taula, il est construit avec deux grandes dalles
de pierre empilées l'une sur l'autre en forme de T. Il est entouré par un anneau de
piliers monolithiques couronnés aussi par une pierre formant un énorme chapiteau.
L'interprétation de ce genre de site est assez variée, certains disent que ce serait
d'origine religieuse, d'autres qu'il s'agirait d'une
salle hypostyle insulaire dont le pilier central serait le T.
Ensuite nous visitons la Cova d'En Xoroï, qui est une ancienne habitation troglodyte
accrochée à la falaise aménagée en bar-dancing. Le ticket d'entrée nous donne droit
à une boisson fraîche ce qui vient bien à point par cette chaleur!
Nous visitons ensuite le petit village de Binibeca, un ancien village de pêcheurs dont
les petites maisons blanches et les ruelles
étroites font un peu penser à Myconos
en Grèce (en beaucoup plus petit).
Nous remontons la route de Es Migjorn Gran jusque Es Mercadal
pour prendre un chemin sinueux qui nous mène jusqu'au point culminant de l'île (357m) :
EL Toro.
De cet endroit nous avons une vue panoramique d'à peu près toute l'île, nous pouvons
apercevoir la mer sur tout le pourtour de l'île (je rappelle qu'elle ne fait que 40km de
long).
Nous pouvons remarquer la variété des paysages, marquée par l'alternance d'amples
vallées et de collines d'une importante richesse agricole. Les forêts abondent
également entre Fornells et Es Castell.
A côté du panorama, nous pouvons visiter un sanctuaire dont l'autel est d'une richesse
remarquable.
Aux alentours de Ciutadella nous visitons un autre monument mégalithique: une Naveta, édifice dont la forme rappelle un bateau retourné (d'où son nom naveta).Cette chambre funéraire, datant de l'âge de bronze pouvait accueillir une centaine de personnes accompagnées de leurs objets personnels.
Le troisième élément archéologique caractéristique de l'île
(le plus rencontré) est le Talaiot: grande tour tronconique construite avec des
pierres de taille sommairement travaillées dont l'intérieur peut être plein ou
renfermer une salle centrale.
Ces monuments retrouvent un peu leurs semblables en Sardaigne, appelés Nuraghes
.
Nous nous enfonçons ensuite dans un chemin de campagne pour
apprécier le paysage du centre de l'île, il s'agit en fait d'exploitations agricoles et
d'élevages de vaches laitières (fabrication du fromage local , le Coinga).
Les larges plaines délimitées par des murs de pierre sont entourées de collines plus ou
moins boisées de chênes verts, de pins
trapus et d'oliviers.
Chaque propriété agricole est marquée d'un portail d'entrée ouvert aux passants,
équipé d'un dispositif spécial pour ne pas laisser échapper le bétail, il s'agit en
fait d'une fosse recouverte de lattes de fer espacées suffisamment pour dissuader les
vaches d'y poser le pied.
Cette partie de l'île est nettement plus calme et plus sauvage , nous pouvons rencontrer
des espèces d'oiseaux assez rares chez nous: les guêpiers, les chardonnerets, les huppes
fasciées et une multitude de rapaces dont l'identification est assez difficile en
vol.
Nous avons la chance également d'approcher des cochons noirs
élevés en semi-liberté, chaque truie avait 5 ou 6 petits cochons adorables couinant
pour avoir la tétée.
Le soir tombant nous regagnons Mahon par une petite route à travers la forêt, mais
hélas notre lenteur d'observateur de la nature énerve les Fanjos du volant locaux qui
nous obligent à nous ranger sur le côté tous les 2 Km pour les laisser passer.
La conclusion que nous pouvons tirer de cette visite est que Minorque est une belle petite
île aux paysages variés qui a su garder son caractère sauvage grâce à ses cultures et
élevages au centre et à ses mouillages tranquilles aux eaux turquoises sur la côte.
A noter que l'île n'a pas encore été détruite par le tourisme abusif comme on va
peut-être le rencontrer du côté de Majorque!
9-10-11 Août.
Nous restons au port pour faire la grande lessive et travailler à l'ordinateur pour mettre à jour le carnet de bord et le publier sur Internet. Pour nous brancher, nous allons dans un hôtel, mais l'opération ne se passe pas bien, le texte passe, mais pas les images. Il faudra recommencer au prochain port.
12 Août.
Nous partons jusqu'au mouillage Macarella réputé pour être le
plus beau mouillage de l'île.
L'endroit est très joli, c'est vrai: eau turquoise, falaises avec grottes, petite plage
de sable bordée de pins parasols, mais le mouillage est bondé et terriblement rouleur,
nous ne dormirons pas une seconde de la nuit.
13 Août.
Nous faisons le tour du mouillage avec palmes et masque pour
visiter les fonds et la vie sous-marine, l'eau est très claire et nous rencontrons
quelques poissons dont plusieurs bancs de minuscules poissons bleus un peu comme les
néons d'aquarium.
Ensuite, dans le but de passer une meilleure nuit, nous partons mouiller à la Cala San
Saura: large baie mieux protégée de la houle du large. C'est de là que nous ferons la
traversée pour Majorque.
14 Août.
Comme prévu nous naviguons jusque Majorque et arrivons dans une
baie assez touristique bordée de grands immeubles à la façon côte d'Azur. La Cala
Milor est une ville créée de toute pièce pour le tourisme: immeubles renfermant des
appartements ou des Clubs-Hôtels avec piscine et terrain de tennis.
Une large digue bordée de palmiers parcourt le bord de mer .
Les immeubles sont séparés par de larges avenues commerçantes où l'on rencontre des
magasins de souvenirs et d'articles de plage à perte de vue. Les nombreux restaurants
sont essentiellement des snacks style américain où l'on sert surtout des
hamburger-frites et des pizzas.
Les touristes sont de toute évidence à prédominance allemande, partout on entend parler
leur langue. Les commerçants nous parlent d'emblée en allemand avant que nous ayons
ouvert la bouche.
Bref, le genre d'endroit que nous fuyons au plus vite, nous achetons de quoi souper (que
nous trouvons difficilement entre les nombreuses bouteilles d'alcool qui font les trois
quarts des produits dans les supermarchés).
Nous passons la nuit au mouillage le plus loin possible de la ville et repartons le
lendemain matin.
15 Août.
Nous levons l'ancre en début de matinée et partons pour Porto
Colomb, la ville que les habitants prétendent être la ville natale de Christophe Colomb.
Porto Colomb est tout le contraire de la ville précédente: il s'agit d'un petit port de
pêche très pittoresque, de nombreuses petites barques typiques bordent les quais. Les
plaisanciers mouillent dans la large baie bien protégée en face des quais,
essentiellement des voiliers pour une fois!
Les habitants sont très sympathiques et accueillants et les petits restaurants sur le
port sont d'un rapport qualité prix tout à fait satisfaisant.
16-17-18 Août.
Nous louons une voiture pour 3 jours pour visiter l'île.
Cette fois nous avons trouvé une voiture avec la clim. pour le même prix qu'à Minorque
pour 1 jour, incontestablement la vie est moins chère à Majorque!
Nous décidons de visiter la première journée le côté sud de l'île et de revenir au
bateau pour dormir et les 2 autres journées le côté SW et NW en espérant pouvoir faire
une étape dans un camping.
Nous partons donc de Porto Colomb et nous dirigeons vers Porto Cristo pour visiter la
grotte Del Drac.
Nous arrivons dans un immense parking organisé où des dizaines d'autocars débarquent
des flots de touristes.Nous prenons nos tickets d'entrée et nous apercevons que notre
ticket ne nous autorise à visiter la grotte que 2 heures plus tard !
Il y a tellement de touristes qu'ils sont obligés d'espacer les entrées. Nous décidons
donc de visiter Porto Cristo en attendant.
Il s'agit d'un petit port installé le long d'une rivière qui se jette dans la mer,
l'endroit est très joli mais il est presque impossible de circuler tellement il y a du
monde. Ensuite nous retournons visiter la grotte, nous nous présentons à l'entrée avec
un nud d'angoisse dans la gorge: les guides nous entassent en grand nombre dans un
étroit couloir sombre. Dans ce genre de situation en général j'attrape des sueurs
froides, j'étouffe et je finis par tomber dans les pommes, je dis à Philippe de
continuer avec les enfants et que j'attendrai dehors, il insiste pour que je reste, je
prends mon courage à deux mains et respire profondément.
Heureusement le couloir s'élargit pour aboutir sur de larges salles, il y aura finalement
de la place pour tout le monde.
Les grottes sont superbes et en parfait état, nous arrivons dans une grande salle où
coule une rivière intérieure et là nous assistons à un spectacle de son et lumière.
Le spectacle commence dans l'obscurité (ce qui ne fait pas la joie des petits enfants qui
se mettent à hurler) nous voyons un petit point lumineux au bout de la rivière avancer
vers nous, ce sont en fait des barques illuminées où un orchestre composé d'un orgue et
de violons nous joue une musique très sobre et lente un peu comme un cortège funèbre
sortant des ténèbres et ne fait que renforcer le caractère lugubre du spectacle.
Ensuite les barques repartent et nous plongent à nouveau dans l'obscurité complète.
Je trouve que dans un tel décor ils auraient pu faire quelque chose de plus lumineux et
de plus gai, ça ne m'a pas plu du tout!
Nous reprenons la route pour nous diriger vers d'autres grottes dont l'entrée majestueuse se présente sous la forme d'une
immense cavité dans la falaise donnant sur la mer (les grottes
d'Arta).
Contrairement aux autres grottes il n'y a presque pas de touristes (nous sommes 18 en tout
pour la visite), tant mieux on va pouvoir respirer!
Les grottes sont magnifiques, mais malheureusement elles ont été souillées au siècle
passé par les visites avec flambeaux et la plupart des parois sont noircies, ce qui
explique un peu le manque d'intérêt pour le tourisme de masse.
Nous avons eu droit à une visite bien calme et commentée en 4 langues par une charmante
jeune fille, dont la traduction en français était quelquefois comique (par ex: pour dire
qu'un stalactite faisait 40 mètres de haut, elle disait 40 merdes de Haut!)
Nous visitons ensuite le château de Capdepera: ancienne forteresse du 14ème siècle ceinturant la colline. Les murailles crénelées conservent encore un chemin de ronde en parfait état, ce qui nous permet d'en faire le tour en observant le paysage allant de la mer jusqu'aux collines environnantes. La vue est impressionnante et le chemin de ronde est très étroit et sans
garde-fou, il faut bien se tenir et regarder où on met les
pieds!
Nous revenons ensuite par l'intérieur du pays en passant par
Manacor, Felanitx et Santanyl en empruntant les chemins de campagne.
Le paysage intérieur ressemble fort à ce que nous avons rencontré à Minorque: de
larges plaines offrent des pâtures ou des cultures entourées de murs de pierre, avec la
différence que les cultures sont mieux entretenues et mieux suivies.
Nous avons rencontré une multitude de cultures de fruits et légumes dont certaines sous
serres: tomates, poivrons, potirons, pastèques, melons, citrons; pommes, pêches,
amandes, figues, olives etc...
A Manacor nous avons visité la fabrique de perles artificielles la plus réputée: les
perles "Majorica". Nous entrons en premier dans un couloir où les meilleures
pièces sont exposées dans des vitrines ( couronnes, diadèmes, colliers ...), ensuite la
fabrication est présentée par étapes: de grandes baies vitrées nous permettent
d'observer les ouvrières au travail.
En face de la fabrique se trouve le magasin principal où le choix est immense et les prix
très variés, cela peut aller de 3000Fb
à 100.000Fb et plus. Philippe en profite pour m'offrir un collier et les boucles
d'oreilles assorties (à un prix raisonnable rassurez-vous!).
La nuit tombante nous sommes rentrés au bateau croyant pouvoir passer une bonne nuit
avant l'étape du lendemain.
Eh bien erreur! nous n'avons pas dormi une seule seconde: le bateau moteur qui se trouvait
au mouillage devant nous a fait la nouba toute la nuit: c'étaient de jeunes anglais qui
avaient fait la connaissance de 2 jeunes filles, les avaient ramenées à bord et
sortaient le grand jeu pour les impressionner: champagne, musique, projection de films sur
grand écran, et le moins qu'on puisse dire n'étaient pas très discrets (pour des
British), les 50 bateaux qui se trouvaient dans le mouillage n'ont pas perdu une réplique
du film!
Bref nous repartons le lendemain avec de gros yeux et embarquons la tente et les sacs de
couchage dans la voiture pour passer la nuit suivante au camping.
Nous commençons par visiter Palma (la capitale de l'île) .Nous
avions noté 3 choses intéressantes à voir: la cathédrale, le Palais des rois et les
bains arabes.
La cathédrale domine la ville et le bord de mer, sa silhouette majestueuse est la
première chose remarquable que l'on vienne de terre ou de mer.
Elle a été construite au début du 14ème siècle sur l'emplacement de l'ancienne
mosquée et est une des plus importantes réalisations du gothique final. Pour sa
construction ils ont utilisé des matériaux locaux: le calcaire rose de Santanyl qui
donne des reflets roses ou dorés selon les heures de la journée.
Nous pouvons déjà faire une constatation en ce qui concerne les édifices religieux :
partout aux Baléares , ils ont effacé toute trace de l'occupation musulmane, les
mosquées et les minarets sont désormais inexistants.Ce qui est dommage d'ailleurs parce
que les édifices catholiques ne sont pas toujours très esthétiques et même parfois de
mauvais goût!
On nous fait entrer en premier dans la salle du trésor qui renferme comme partout de
nombreuses reliques dont le reliquaire de la Vraie Croix.
L'intérieur de la cathédrale surprend par ses dimensions: elle fait 121m de long, 55m de
large et 44m de haut, mais la décoration est très sombre et mal entretenue, les tableaux
manquent de contrastes et de couleurs et sont mal éclairés.
Tout est tellement sombre qu'il est impossible de faire une photo, excepté les vitraux,
dont la rosace du presbytère réputée
dans les guides.(je préfère la collégiale de Sainte
Waudru!).
Nous visitons ensuite le Palais de la Almudaina, ancienne résidence des Rois de
Majorque construite sur les restes d'une forteresse arabe. Ici, nous ne regretterons pas
notre visite: la plupart des salles ont été restaurées et meublées (tapisseries
flamandes, tableaux etc...).Outre la chapelle gothique de Santa Ana et une charmante
galerie d'ogives, l'enceinte du palais est flanquée de quatre sveltes tours
crénelées.Aujourd'hui état-major de la région militaire des Baléares, le Palais est
utilisé pour les réceptions officielles que la famille royale espagnole donne durant son
séjour estival dans l'île de Majorque.
A proximité du Palais se trouvent les jardins de style arabe
(S'Hort del Rei) ancien verger de Almudaina. C'est un véritable plaisir de flâner dans
cette fraîcheur procurée par la végétation et les nombreuses fontaines , par cette
chaleur!
Partout dans le jardin et la ville, des gens déguisés prennent des postures, les gens
distraits et même quelquefois les attentifs, les prennent pour des statues tellement ils
sont statiques: rien ne bouge, pas même un clignement d'yeux!
Nous déambulons ensuite dans les rues de Palma pour rejoindre les bains Arabes, seuls
témoins plus ou moins intacts de la présence musulmane à Palma.
Nous quittons alors la ville pour prendre une route à travers les montagnes, le chemin
devient de plus en plus étroit et escarpé, et la végétation est exubérante: pins,
chênes verts, arbousiers. Nous rencontrons d'énormes propriétés agricoles dominées
par de majestueuses fermes-châteaux, ce sont de véritables forteresses.
Nous arrivons ensuite à Valldemosa, ce village pittoresque est réputé par le
séjour de Chopin et George Sand durant l'hiver 1838-39. Des ruelles pavées nous mènent
au pied de la Cartuga (chartreuse), superbe ermitage construit au 15ème siècle.
De larges couloirs nous conduisent aux cellules des moines: très sobres, ils possédaient
le strict minimum pour vivre: un lit sans matelas, une table, un prieur, une bassine, on
venait leur apporter la nourriture par un petit juda (petite porte de bois donnant sur le
couloir) tels des prisonniers, le contact avec d'autres personnes était réduit au
maximum.
Par contre chaque cellule donne sur un jardinet privé offrant une belle vue sur les
montagnes environnantes.
Certaines de ces cellules ont été occupées par Chopin: on peut y voir deux de ses
pianos et de nombreuses partitions et par Georges Sand où l'on peut trouver le manuscrit
original de "Un hiver à Majorque".
On peut y voir également une ancienne bibliothèque possédant des livres rares et une
pharmacie d'époque équipée encore d'anciens bocaux et potiquets.
L'imposante église contient des fresques peintes par le beau-frère de Goya (Manuel
Bayeu).
A côté de Sa Cartuja se trouve le Palais del Rei Sanc, il a été construit comme
pavillon de chasse au début du 14èS pour le Roi Sancho, étant asthmatique, il
recherchait les bienfaits de l'air de la montagne.
On y trouve diverses antiquités, chaque pièce est richement meublée et les jardins
regorgent de plantes tropicales.
Nous reprenons ensuite la route de montagne et montons à + de 1000m (le point culminant
est à 1445m), la route passe par un tunnel sous la montagne et longe ensuite un lac de
retenue presque à sec (le manque d'eau est un véritable problème aux Baléares) et nous
dirigeons vers le monastère de St Lluc où nous devrions normalement trouver un camping
(indiqué sur les cartes) et passer la nuit.
Nous cherchons le camping en vain et passons par hasard à côté d'un terre-plein où
quelques tentes sont installées.
Il fait sale et il n'y a pas de sanitaires. Si nous installons notre tente et la quittons
pour aller manger nous risquons fort de ne plus la retrouver, nous décidons donc de
poursuivre notre route jusque la plage en espérant trouver de quoi manger et un endroit
pour planter la tente.
Nous empruntons un chemin de haute montagne se dirigeant vers la plage de Sa Calobra. Nous
passons dans un paysage très sauvage, ce sont de véritables gorges et nous nous sentons
par moments véritablement absorbés par la montagne.
Sur le chemin , nous rencontrons de nombreuses chèvres et devons conduire prudemment.
Après 1 heure de dénivelé, nous aboutissons à la plage. Il s'agit d'une station très
touristique: de grands parkings payants accueillent à l'entrée et de nombreux
restaurants pic-nic reçoivent les touristes pour le repas de midi. C'est bien là notre
problème: tout est fermé et en plus la plage est en galets et très étroite, impossible
de planter la tente. Nous roulons jusque la plage voisine, même chose!
Il n'y a plus qu'une seule solution, reprendre le chemin de montagne pour joindre le
prochain village qui se trouve à 3h de route!
Le soir tombe, il fait presque noir et nous devons rouler encore plus lentement qu'à
l'aller, les chèvres se trouvent au milieu de la route et s'affolent à la vue des phares
de la voiture. Nous arrivons péniblement à Pollença croyant trouver un petit resto,
tout est fermé pas de chance, il va falloir aller jusqu'à la station balnéaire, dommage
nous voulions rester dans un coin sauvage pour la nuit. Sur la plage un restaurant accepte
encore de nous servir (il est 1h du matin). Nous essayons en vain de trouver soit un
camping, soit une chambre d'hôtel. Il faudra courir jusque Can Picafort (par une route
parsemée de dancings et de snacks du style Las Vegas) pour trouver le seul camping de
l'île!
Epuisés nous plantons la tente et nous écroulons sur nos sacs pour ne dormir finalement
que 5h.
Nous repartons le lendemain un peu groggy et revenons calmement par les chemins de
campagne. Il sera 16h lorsque nous rejoignons le bateau. Heureusement les anglais sont
partis, nous pourrons enfin passer une bonne nuit!
19 Août.
Alizée a très mal à l'oreille, nous la conduisons chez le
médecin qui lui enlève un bouchon énorme et lui prescrit des gouttes pour guérir
l'inflammation. Attention pas de baignade avant 4 jours!
Nous nous reposons au bateau en attendant une amélioration.
20-21 Août.
Nous partons à 4 heures du matin pour Ibiza, nous naviguons sans problème jusqu'au soir. Environ 5 milles avant Ibiza, nous rencontrons des dauphins, qui jouent avec notre bateau pendant une bonne heure, nous en profitons pour les filmer. Alizée arrive même à les toucher en se couchant le long de l'étrave. Ils sont vraiment sympathiques, ils s'amusent comme des gosses: il y en a même un qui nous a regardé en se tournant sur le côté, on aurait dit qu'il rigolait (tous les dauphins ont le sourire aux lèvres, je me demande comment on peut encore tuer ces animaux dans certains pays, ils sont très intelligents et tellement sympathiques!)
22-23 Août.
Repos au port et travail sur Internet. J'en profite également
pour porter le linge à laver et le mets sécher sur le bateau.
Cédric et Philippe participent à une plongée avec un club français installé dans le
port, ils verront une murène, un barracuda et un mérou, Cédric est émerveillé, c'est
sa première véritable plongée en eaux claires, quel changement par rapport aux
carrières
Belges!
24-25 Août.
Nous naviguons jusque Formentera, c'est une petite île à
proximité d'Ibiza, elle présente un très grand mouillage le long d'une plage de sable
fin. Les eaux sont turquoises et presque chaudes.
Au centre de l'île, la terre se réduit à une languette de sable de quelques mètres et
à cet endroit les vagues déferlent, ce qui fait la joie des enfants. Cet endroit est
d'ailleurs très dangereux pour les bateaux qui voudraient s'aventurer sans carte.
Il existe un endroit un peu éloigné de la plage où l'on peut prendre des bains de boue,
il s'agit d'une plaine présentant des trous où stagne une boue épaisse et sulfureuse.
Les gens viennent s'enduire entièrement , laissent la boue sécher un moment et puis se
lavent dans la mer.
Nous n'avons pas osé faire la même chose, parce que il y a deux ans, nous avons fait la
même expérience à Vulcano en Sicile et nous avons mis au moins une semaine avant de
nous débarrasser de l'odeur de souffre qui était imprégnée dans la peau!
26 Août.
Nous décidons de visiter l'île à vélo, pour cela , nous
naviguons jusqu'au port pour laisser le bateau en sécurité.
Le temps est maussade, nous avons même droit à de la pluie!
Nous travaillons sur l'ordinateur en attendant que le beau temps revienne.
De nouveau nous ne dormirons pas beaucoup, le bateau moteur qui se trouvait à côté de
nous (des espagnols cette-fois)a fait la nouba jusque 4h du matin. On aurait bien peur
d'aller au port: non seulement on paye cher, mais en plus on ne dort pas!
27 Août.
Comme prévu, nous louons 2 vélos et prenons les 2 nôtres.
Nous comptions faire le tour de l'île, mais il fait tellement chaud que c'est intenable,
on risque le coup de chaleur au moindre effort! Après la visite des lacs intérieurs nous
décidons de nous arrêter pour manger pendant les heures chaudes.
Après le dîner, il fait toujours aussi chaud, tant pis , nous rentrons au bateau et
prenons des douches au tuyau pour nous rafraîchir.
28-29 Août.
Nous naviguons non-stop (jour et nuit) jusqu'au 29 dans la
soirée, pour arriver au port d'Aguilas. Nous avions décidé d'éviter toute la côte
touristique espagnole (Benidorm, Calpé ...), il n'y a rien d'intéressant et la
navigation se fait en général au moteur faute de vent.
Aguillas est une grosse ville, pas touristique du tout, présentant un port de pêche
important où nous mouillons.
Nous en profitons pour nous rassasier de poisson au restaurant !
Notre annexe commence à poser problème, la toile de fond se décolle sur toute sa
longueur, nous avons l'impression de naviguer dans une baignoire! De plus le moteur 4ch
est en panne, ce qui nous oblige à ramer en traînant 100 litres d'eau!.
30-31 Août.
Nous continuons notre route vers Gibraltar, le soir nous
comptions nous arrêter dans un port, mais chose bizarre, il n'existe pas! Les
instructions nautiques sont erronées. Tant pis, nous décidons de continuer et de
naviguer à nouveau de nuit.
Le lendemain, nous décidons de nous arrêter au premier port.
Le problème sur cette côte de l'Espagne, c'est que les ports ne sont pas équipés pour
les voiliers, il y a très peu de tirant d'eau, en général il n'y a que de petits
bateaux moteurs ( c'est la tendance actuelle, les gens préfèrent la vitesse et veulent
rentrer au port tous les soirs).Or il n'y a aucun mouillage, la côte n'est pas assez
découpée.
Nous essayons de nous arrêter dans un grand port de commerce, mais il n'y a plus de place
dans la marina et de plus il fait très sale et l'air est irrespirable, on se serait cru
à Martigues!
Un plaisancier Hollandais nous conseille une marina se trouvant à 5 milles de là. Nous y
fonçons sans tarder trop contents de quitter cet endroit.
Nous arrivons finalement à la marina de Almunecar, l'endroit est très
sympathique: la marina s'abrite derrière un gros rocher couvert de végétation tropicale
et des centaines d'oiseaux s'y réfugient et nous bercent de leurs chants à longueur de
journée.
Ca fait drôle, c'est la première fois que nous sommes encore
sur le bateau un 1er septembre!
C'est maintenant que nous nous rendons véritablement compte de notre voyage.
Les enfants sont ravis de ne pas aller à l'école, pourtant ils sont très conscients de
leur travail et désirent réussir à tout prix:
Alizée a déjà lu tous les livres imposés par le cours de Français et a déjà fait 3
chapitres du cours à distance. Elle s'attaque maintenant au cours de Bio.
Cédric lit énormément aussi et s'intéresse beaucoup à la navigation: il jongle
maintenant avec les calculs de route, le GPS, et le radar et est une sérieuse aide
pendant les longues distances.
Bon courage les copains de classe, et surtout n'oubliez pas de consulter notre site avec
vos professeurs! :-)
Nous louons une voiture pour visiter l'Alhambra à Grenade.
L'Alhambra surnommé le "Château Rouge" est l'une des plus remarquables
forteresses que l'homme ait jamais réalisées.
Le site présente tellement de choses intéressantes qu'il nous faudra 4h pour le visiter
entièrement .
On pénètre dans l'enceinte par la porte des grenades construite sous Charles-Quint. De
grandes allées entourées de hauts arbres nous mènent dans les jardins, splendides à
cette époque de l'année, c'est un festival de couleurs et de fraîcheur apporté par la
grande variété de fleurs et les nombreuses pièces d'eau (fontaines, étangs avec
nénuphars et poissons).
Les parties les plus intéressantes de l'Alhambra sont incontestablement les Palais
Nasrides, édifiés au 14è S , les bâtiments se distribuent autour de la cour de Myrthes
et de la cour des Lions. Les voûtes à stalactites, les coupoles, les stucs gravés, les
cours aux élégantes arcades en font de véritables joyaux.
La différence de style avec le Palais de Charles Quint choque: celui-ci, du plus pur
classicisme parait grossier à côté des gracieux bâtiments des Palais Nasrides.
Nous visitons également la chapelle de la Santa Maria construite dans le but de marquer
sur le lieu la victoire définitive sur les musulmans. Ce monument fût construit sur les
ruines de la mosquée royale, bâtie en 1308 par Mohamed III.
Le bâtiment est de style baroque (grossier), le retable et ses grosses colonnes
salmoniques, ainsi que le crucifix sont affreux (vraiment de très mauvais goût!).
Nous terminons notre visite en repassant dans les jardins. Il était temps que nous
partions, un gros orage éclate au-dessus de nos têtes. Nous reprenons la voiture pour
visiter le centre et notamment le quartier de la Cathédrale, mais il est 14h et tout est
fermé. C'est le problème lorsque nous visitons à la journée, nous sommes bloqués
entre 14 et 17h!
Il faudrait faire comme les gens du pays: faire une sieste ou manger. Mais ce rythme de
vie ne convient pas lorsqu'on loue une voiture. Nous déambulons dans les rues en
attendant l'ouverture des magasins. Vers 16h Alizée se fait coiffer pendant que Philippe
cherche un magasin d'électronique pour trouver un chargeur 12V pour l'ordi (mais sans
succès).
C'est curieux, dans les magasins ,on trouve déjà partout les étalages d'hiver alors
qu'il fait 35 degrés à l'ombre.
3 Septembre.
Nous naviguons jusque Marbella, une énorme station balnéaire.
Le port est bien protégé de la houle, mais l'entrée est scabreuse, les vagues
déferlent sur la plage.
Nous attendons que les conditions s'améliorent pour gagner Gibraltar (bout au vent, houle
énorme).
4 Septembre.
Nous faisons une tentative de sortie, mais nous quittons à peine le port que le vent se lève (toujours de face) et la houle se forme, nous n'avançons plus d'un mètre. Nous décidons de revenir à Marbella en attendant une amélioration.
5 Septembre.
Nous partons avec le lever du soleil (7h) pour avoir une mer
calme. Le temps reste calme jusqu'à notre arrivée à Gibraltar.
En arrivant au rocher, la houle se soulève, le vent se lève et de plus un courant fort
nous prend de travers, nous poussons le
moteur pour ne pas être "aspirés" par le
rocher.
Heureusement que nous n'avions pas continué la veille, nous n'y serions pas arrivés!
Nous longeons le rocher un moment tout en slalomant entre les cargos en attente au
mouillage. La face Est du rocher est recouverte de béton et de carrelages en pente raide,
c'est en fait un système de récupération des eaux de pluie, de loin on aurait pu croire
à un abri anti-atomique ou à un refuge militaire.
Nous passons le phare et nous dirigeons vers le port de plaisance qui se trouve derrière
le port de commerce et le long de la piste d'aviation. Nous nous amarrons au quai
d'accueil où la douane nous fait remarquer que nous avons toujours le pavillon espagnol
dans les haubans (oh, shocking!). On en a pendu pour moins que ça!
Nous hissons automatiquement le pavillon anglais en nous confondant en excuses...
Le douanier est très British: tenue militaire blanche, chemise , short, et même les
chaussettes recouvrant tout le mollet (les enfants pouffent de rire).
Nous passons les formalités de douane sans problème (malgré notre entrée remarquable)
et nous installons à la marina.
De premier abord, la ville de Gibraltar n'est pas très attrayante, les immeubles sont
sales et délabrés et les rues fort sombres et bruyantes. Nous marchons jusqu'au centre
ville pour nous dégourdir les jambes, évidemment tout est fermé (nous sommes dimanche),
mais nous pouvons déjà remarquer que les principaux magasins vendent de l'alcool et des
appareils électroniques (c'est le paradis de la détaxe).
Nous rencontrons des pubs très british et en profitons pour boire un "stout"
(bière typiquement anglaise).
Les restaurants sont bien typiques aussi: fish and chips, pizzaland, mais les meilleurs
repas sont préparés dans les pubs et sont relativement bon marché (plat du jour).
6 Septembre.
Nous faisons les derniers achats nécessaires pour le bateau (un
Aquagens: hélice que l'on traîne dans l'eau pour fournir de l'électricité + un GPS de
rechange).
Nous devions également faire réparer l'annexe et le moteur Johnson mais personne ne veut
le faire, nous le réparerons donc nous-mêmes.
Je profite également qu'il y a une laverie dans la marina pour y porter le linge.
7 Septembre.
Cédric et Philippe font une plongée sur une épave à
proximité du port. Le site n'est pas loin des cargos au mouillage et pourtant à cet
endroit la mer est très poissonneuse et peu polluée.
Pendant ce temps, je reçois la visite du mécanicien pour l'entretien du moteur inboard,
pas de chance, Philippe n'est pas là et je dois m'expliquer en anglais sur des problèmes
de mécanique!
Je fais ce que je peux et me félicite d'avoir suivi des cours ces dernières années!
Le soir, nous faisons l'acquisition d'un nouveau membre d'équipage: a kitten!
Cela fait 2 mois qu'Alizée nous scie pour avoir un animal à bord, alors, comme les
chiens ne sont pas très marins, nous avons adopté un chat.
Ne dit-on pas qu' "un bateau sans chat est un bateau sans âme"!
Pour cela un taxi nous emmène dans un hôpital vétérinaire pour choisir un chat
abandonné. Nous avions décidé de prendre une petite femelle parce que nous avons déjà
fait une expérience pénible avec un mâle à bord (il marquait sans cesse son
territoire).
Il n'y avait que 3 mâles de 6 mois dans une cage (trop grands).
Au dernier moment avant de repartir, le vétérinaire se décide à nous présenter son
petit trésor: une petite femelle de 5 semaines (toute noire aux yeux bleus) adorable,
Alizée a évidemment craqué et nous sommes repartis avec elle après avoir fait ses
papiers.
Regardez comme elle est mignonne!
Elle est minuscule et pourtant se débrouille déjà toute seule, elle mange de tout et
est déjà propre. Nous lui avons dégagé un équipet pour dormir et d'emblée, elle l'a
déjà adopté.
Il ne reste plus qu'à lui trouver un nom!
8 Septembre.
Le soir nous louons une voiture pour visiter Jerez en Espagne.
Nous profitons que nous avons la voiture à partir de 17h pour visiter Gibraltar. Nous
montons par des routes très étroites le long du rocher, la circulation est très
difficile, d'ailleurs les taxis sont choisis en fonction: ce sont d'étroites
camionnettes, ils ont le monopole des visites à Gibraltar, ils conduisent les touristes
partout et en même temps commentent les visites tels des guides.
Nous arrivons à un point de vue où l'on peut apercevoir les différentes parties du
détroit: Ceuta d'un côté et Tarifa de l'autre.
A proximité du détroit se trouve une grande mosquée, restée intacte pour une fois!
Ici, on trouve une grande variété de population: Anglais, Arabes, Juifs et Indous se
côtoient en respectant leurs religions respectives.
A la pointe extrême sud de l'île se trouve le dernier magasin d'europe, c'est plus une
curiosité qu'une vérité, en effet, Tarifa se trouve plus au sud que Gibraltar!
Nous grimpons ensuite sur le rocher pour aller voir la colonie de singes qui ont été
introduits par les arabes au 9èS.
Les singes vivent en liberté partout sur le rocher et viennent le long des routes pour
jouer avec les touristes. Attention ils volent tout ce qui dépasse, il faut faire
attention aux appareils photos et aux pièces démontables des voitures (essuies-glaces,
antennes...).
A l'autre extrémité de l'île nous pouvons observer la frontière espagnole, elle se
trouve de l'autre côté de la piste d'aviation et se réduit à une fine languette de
terre au niveau de la douane.
Les douaniers espagnols sont assez sévères et après 8h du matin il faut faire de
longues files d'attente pour entrer ou sortir de Gibraltar.
C'est pourquoi, nous décidons de partir le lendemain pour l'Espagne très tôt le matin.
9 Septembre.
Nous partons à 7h pour visiter Jerez.
Pour arriver à la frontière, nous traversons la piste d'aviation et nous mettons dans la
file d'attente de la douane (qui est relativement réduite à cette heure). Nous passons
sans problème (il a quand même fallu montrer nos cartes d'indentité).
Nous traversons ensuite une région d'Espagne extrêmement sauvage, il s'agit d'une
réserve naturelle où nous sommes étonnés de voir des vautours planer au-dessus d'une
colline!
Nous rencontrons ensuite une énorme ferme d'élevage bovin où nous avons la chance
d'observer les hommes à cheval rassembler les taureaux, je ne sais pas si on peut appeler
les cavaliers des gardiannes, mais ça ressemble drôlement aux
pratiques que nous avons pu observer en Camargue.
Arrivés à Jerez, nous allons directement à l'office du tourisme pour nous renseigner
des heures du spectacle.
La responsable nous dit qu'il est déjà commencé depuis 9h30 (il est 11h!), alors que
normalement c'était indiqué à midi!
Nous fonçons vers l'école équestre où se donne le spectacle espérant quand même voir
une partie de la représentation.
Fausse alerte, le spectacle commençait bien à midi, nous avons donc vu l'entièreté du
spectacle.
La représentation était grandiose (Alizée vous l'expliquera plus en détail dans sa
page équestre), mais malheureusement nous avons été privés de musique et d'éclairage
pendant une grosse partie du spectacle.
En compensation, ils nous ont laissé visiter les écuries (chose interdite en temps
normal).
Les écuries sont disposées en cercle autour d'une rotonde où se trouve la sellerie (de
toute beauté).
Les photos sont interdites, mais je suis quand même arrivée à en faire une sans me
faire remarquer (reportage oblige!).
Nous sommes ensuite repartis en voiture à la recherche d'un élevage de chevaux andalous.
Nous n'en verrons finalement qu'un à proximité de Tarifa. Il s'agissait de croisements
entre des juments blanches et d'un étalon carthage noir. Le résultat n'est pas très
heureux: les poulains sont bais comme les selles français.
Arrivés à Tarifa nous allons nous rendre compte de l'état de la mer en cas de tempête
(on annonçait 9 beauforts à la météo).
Le spectacle est impressionnant, partout la mer déferle et les vagues sont énormes, le
vent souffle en tourbillons à certains endroits, les bateaux au mouillage sont en
mauvaise posture!
Partout sur les plages, le vent souffle le sable à l'horizontale, ce n'est pas l'idéal
pour le cucu-plage, mais ça fait le bonheur des planchistes qui se rassemblent en grand
nombre dans les campings avoisinants (il s'agit en fait d'un spot connu!).
Nous rentrons à Gibraltar, sur la route nous rencontrons de véritables champs
d'éoliennes géantes.
En effet ce serait dommage de ne pas exploiter cette énergie gratuite dans un endroit si
venteux.
10 Septembre.
Fête nationale à Gibraltar!
Partout dans la ville les gens se promènent habillés de rouge et blanc (couleurs de la
ville, qui sont en fait les mêmes que celles de Mons) et boivent et mangent dans les
pubs.
Nous irons également boire un verre dans un pub pour participer à l'ambiance de la
journée.
Dans le détroit, la tempête fait toujours rage, nous attendons une amélioration en
travaillant pour l'école au bateau.