Trinidad


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12 Février.

Nous partons à 2h du matin pour Trinidad, la distance est de 80 milles, nous comptons donc minimum 12h de navigation.
Nous mettrons finalement 16h, la mer était forte et la houle croisée, la première partie de la nuit nous avons du enlever le génois et prendre un ris dans la grand voile, nous étions vent de travers et le bateau prenait de sérieux coups de gîte à cause des vagues qui nous prenaient de côté.
Ensuite nous avons pu remettre un morceau de génois, mais nous avons eu plusieurs gros grains avec des rafales à 30 nœuds et avons été obligés de naviguer plus au largue pendant les rafales. Ce qui nous a dérouté un peu et avons fini presque au près dans une mer déchaînée.
Je crois que c'était la plus laide navigation depuis le début du voyage!
Heureusement , la baie de Chagaramas est très protégée de la houle et nous pourrons laisser le bateau en sécurité au mouillage pour visiter l'île à notre aise et participer au carnaval.

13-14-15 Février.

La baie de Chagaramas présente de nombreux chantiers nautiques, ainsi que des ports à sec.
En effet, c'est l'endroit le plus sûr des Antilles pour hiverner son bateau à l'abri des cyclones sans être trop éloigné des autres îles. Les voiliers peuvent donc naviguer pendant la période des cyclones qui s'étend de juin à novembre, dans la zone "Alizé sud" et les îles du Venezuela (ce qui correspond aux vacances d'été).
Nous profitons donc de ces opportunités pour nous renseigner pour hiverner le bateau et pour faire réparer les "bobos" du bateau. Nous faisons passer un électricien pour réviser le système de charge des batteries qui s'avère défectueux et un menuisier pour faire un devis pour faire recouvrir le cockpit de lattes de teck (ça devrait être moins cher qu'en Europe étant donné que le teck pousse ici).
Mais tous nos renseignements sont décevants: les prix ont fortement augmenté cette année, l'hivernage coûte le double qu'en Europe, l'électricien nous demande 20000fb pour un petit travail et le menuisier nous remet un devis de 100.000Fb pour le teck!
Nous ne ferons donc aucun travaux ici et chercherons à hiverner ailleurs (peut-être au Venezuela).

16 Février.

Trinidad est une île importante: sa superficie est de 4828 Km2 et possède 1195000 habitants, c'est déjà un morceau du continent sud-américain dont elle n'est distante que de 20 Km!
C'est aussi une véritable tour de Babel où l'on rencontre, non seulement des descendants des colons espagnols, anglais, français, mais aussi des "z'indiens" (indoux et musulmans), des Chinois, des Syriens et une population d'origine africaine.
Toute cette population aux origines ethniques différentes se retrouve pour célébrer chaque année la grande fête annuelle, celle du carnaval sur fond de calypso.
Christophe Colomb découvrit cette île au cours de son troisième voyage en 1498. Elle fut appelée Trinidad en raison de ses trois collines qui dominent la baie où il fit escale. Ce nom évoquait aussi la Trinité.
Les Espagnols attendirent un siècle avant d'entreprendre sa colonisation et y développer la canne à sucre.
L'île devint prospère et attira bien entendu l'attention des Hollandais, des Anglais, des Français. Ceux-ci y firent tour à tour des expéditions, mais Trinidad resta espagnole jusqu'en 1802, date à laquelle elle fut cédée par le traité d'Amiens aux Britanniques.
Après l'abolition de l'esclavage en 1834 on fit venir une main d'oeuvre indienne.
De nos jours, les Indiens constituent plus de 40% de la population.
Malheureusement , les principales richesses de l'île sont maintenant le pétrole, l'asphalte, le gaz naturel, mais il reste quand même le carnaval!

Nous prenons un taxi pour visiter Port of Spain (la capitale de l'île).
Elle remplace depuis 1757 la ville de St Joseph fondée en 1592 par les Espagnols, elle compte aujourd'hui 350.000 habitants et représente une ville typiquement coloniale.
Le taxi nous dépose dans la grand-rue commerçante.
Il y règne une telle effervescence que nous sommes apeurés tels des animaux sauvages, c'est la première grande ville depuis Bridgetown à la Barbade (on ferait bien comme Titoune: mettre les oreilles en arrière et détaller comme un lapin).
Nous faisons un gros effort et continuons prudemment, finalement ce n'est pas si terrible, la ville présente quand même des immeubles modernes avec de grandes galeries où de belles vitrines exposent des articles attrayants. Nous y trouvons des chaussures "bateau" pour remplacer nos anciennes franchement usagées.
Nous nous dirigeons ensuite vers la grande avenue où nous pouvons visiter les 7 merveilles (Magnificent Seven).
Ce sont en fait de grandes demeures coloniales aux multiples influences architecturales: britannique, française, italienne,

indienne, mauresque et baroque.      T.whous.jpg (9314 octets)
La plupart des 7 monuments à voir sont en ruine ou de toute façon ne se visitent pas.
Nous cherchons ensuite de quoi nous restaurer, partout dans la ville nous rencontrons des self-services où l'on peut emporter les plats, nous avons un choix énorme entre la cuisine indienne, chinoise, créole, italienne et d'autres. Nous optons finalement pour des plats chinois, c'est excellent et bon marché, à ce prix là nous pouvons y retourner tous les jours, ça nous coûterait plus cher d'acheter la nourriture et la cuisiner nous-même!
Nous remontons ensuite l'avenue pour visiter le "National Museum et art gallery".
Nous pouvons y observer des collections de minéraux et d'animaux empaillés que l'on rencontre sur l'île, des galeries expliquant la culture de la canne à sucre à l'époque coloniale, mais aussi l'exploitation de l'asphalte et du pétrole.
Une partie est également consacrée au carnaval: quelques costumes sont exposés et surtout les photos des plus belles parures et chars des derniers carnavals.
L'étage est consacré à l'exposition d'oeuvres d'artistes locaux, mais le plus intéressant est l'architecture du bâtiment (ancienne maison coloniale) avec des parquets en bois exotiques partout et des soupentes aux larges poutres.

18-22 Février.

Nous louons une voiture pour 5 jours, afin de visiter l'île et de participer aux différentes festivités du carnaval.

Le 1er jour nous partons dans le nord de l'île, les débuts sont difficiles: ici on roule à gauche et la conduite de la voiture se trouve à droite, mais heureusement c'est une boite automatique, on ne doit donc pas se préoccuper des vitesses.
De plus, les routes sont en mauvais état, les accotements sont souvent creusés et des éboulements encombrent la route.
Nous arrivons prudemment sur la côte Nord par une petite route sinueuse, pour une fois le beau temps n'est pas au rendez-vous, il pleut et l'atmosphère est chargée à 100% d'humidité.
La première plage que nous rencontrons n'est pas très accueillante: des dizaines de vautours y sont installés, tout dégoulinants

sous la pluie.  Drôle de vision qui fait froid dans le dos !                T.vaut4.jpg (8020 octets)
Nous continuons notre chemin et tombons sur une autre plage beaucoup plus vaste mais bien entendu déserte puisqu'il pleut, par beau temps, c'est une plage très fréquentée.
Nous cherchons de quoi dîner: de petites échoppes sur la plage affichent du requin mais vu le mauvais temps il n'y a plus rien, la seule chose qu'on nous propose est de la marijuana!
Nous poursuivons notre route par "Blanchisseuse" une partie particulièrement jolie de la côte; nous essayons de nous enfoncer dans des coins encore plus pittoresques en empruntant des ponts suspendus où il existe tout juste deux poutres pour poser les roues! Nous descendons de la voiture pour l'alléger au maximum et laissons à Philippe le soin de jouer les équilibristes.
IL arrive sans encombre de l'autre côté, nous continuons quelques Km sur un chemin de terre, mais étant donné la pluie, il fait très boueux et nous sommes obligés de rebrousser chemin.        T.pont.jpg (11927 octets)
Nous reprenons la route pour nous diriger vers Arima, ici la nature est splendide, débordante de verdure, nous retrouvons la végétation de type amazonienne, nous y rencontrons de nombreux oiseaux et également des papillons bleus immenses (de la taille d'une assiette).          T.bamboo.jpg (10994 octets)
Nos ventres crient famine et la route n'en finit plus , nous nous enfonçons dans une végétation de plus en plus compacte et le chemin se rétrécit et devient très sinueux.
Nous arrivons finalement à Arima où nous nous précipitons dans une boulangerie et achetons des petits pains au coco tout chauds, quel régal, il était temps nous allions tomber d'inanition, la prochaine fois nous prendrons notre pique-nique!

Le deuxième jour, nous repartons accompagnés de Marine et Pascal et empruntons la route de Diego Martin (toujours au

Nord) pour rejoindre les "Waterfalls " de Blue Bassin.      Mvc-011s.jpg (54798 octets)
L'endroit est superbe: de hautes chutes d'eau tombent dans un bassin limpide entouré d'une végétation luxuriante dont les racines descendent en rideau. Nous enfilons notre maillot de bain et nous glissons dans cette eau fraîche avec délice.
Qu'il est agréable de sentir cette eau douce sur sa peau après la morsure perpétuelle du sel marin!
Les jeunes du village s'amusent à plonger d'un promontoire dans la partie la plus profonde du bassin, nos enfants les imitent et

s'amusent un bon moment à passer sous les chutes d'eau.        Mvc-010s.jpg (56704 octets)


Nous reprenons ensuite la route pour visiter le "Caroni bird Sanctuary", il s'agit en fait d'une promenade guidée en barque dans la mangrove sur la côte W de l'île où nous pouvons observer la faune et la flore spécifiques.                                   T.mangr2.jpg (11124 octets)                                T.mangr1.jpg (11172 octets)
Nous embarquons à 16h (l'heure propice pour observer les oiseaux), d'emblée nous nous faisons assaillir par les moustiques particulièrement voraces, nous nous badigeonnons de lotion "Off" mais rien n'y fait nous sommes couverts de gourmes, tant pis!
Durant la promenade, le guide à l'oeil entraîné, nous arrête devant des serpents lovés dans les branches de palétuviers, ce sont

de petits boas inoffensifs à l'homme, mais drôlement utiles à l'environnement.T.boa.jpg (10590 octets)
Nous pouvons observer également de petits crabes et des oiseaux nocturnes assoupis dans les arbres.

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Le guide pousse ensuite le moteur pour nous conduire près d'un îlot où les oiseaux viennent s'installer pour y passer la nuit.
Il s'agit d'un dortoir où des centaines d'ibis rouges , de hérons bleus et d'aigrettes viennent pour dormir.
Nous assistons pendant une bonne heure à un véritable ballet continuel, où les ibis rouges se détachent sur le ciel assombri,

c'est superbe!         Mvc-019s.jpg (35288 octets)    Mvc-009s.jpg (10911 octets)


Vers 18h lorsqu'il fait presque noir, l'îlot est couvert d'oiseaux, on dirait un arbre de Noël avec toutes ses boules rouges!
Nous revenons ensuite au point de départ à la lampe de poche en essayant de démasquer de petits yeux brillants à la surface de l'eau, mais sans succès: les caïmans ont décidé de ne pas se montrer aujourd'hui.

 

                    La faune et la flore de la Mangrove.

 

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           Plants                                                                      Animals

1. Button Mangrove                                                     9. Land crab
2. Black Mangrove                                                      10. Mangrove free crab
3. Red Mangrove                                                         

            Birds                                                                      Underwater

4. Great blue heron                                                       11. Mangrove oyster
5. Little blue heron                                                        12. Flat tree oyster
6. Green-backed heron                                                 13. Upsidedown jelly
7. Mangrove cickoo                                                      14. Mangrove upsidedown jelly
8. Belted kingfisher                                                        15. White mulet
                                                                                    16. Long-spined black urchin
                                                                                    17. West indian sea egg
                                                                                    18. Queen conch.

         

 

Le 3ème jour nous visitons le zoo de Port of Spain particulièrement intéressant puisque nous pouvons y observer les différentes espèces vivant sur  l'île, ce n'est pas toujours rassurant: c'est ainsi que nous avons appris qu'il existe des serpents dont la morsure est mortelle! Brrr...
Nous y déambulons pendant deux bonnes heures en photographiant les animaux afin de vous les montrer et notons les noms (certains en Anglais) à vous d'essayer de les retranscrire en Français.

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                      Mapepire z'ananna - Lachesis muta  (Surucucù)             Water cobra

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     Le redoutable Fer de lance - Urutu (botrops alternatus)                   La promenade des serpents!

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            Boas inoffensifs                                                                 Caïman

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                Agouti                                                                             Varan

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             Toucan                                                                                Ce petit hibou ne fait que 10 cm de haut!

 

L'après-midi, nous assistons à une des premières manifestations du carnaval: il s'agit des préliminaires des Steel-bands.
Les Steel-bands sont, comme je vous en ai déjà parlé au nouvel-an, des groupes de percussions particuliers dans la mesure où ils utilisent des "pans": tonneaux métalliques de toutes dimensions allant de l'énorme fût (accompagnement au niveau des

graves), aux grandes assiettes surmontées d'un pied (mélodie).        T.band4.jpg (12287 octets)
Les musiciens du groupe sont en général très nombreux: ils comptent parfois plus d'une centaine, et déplacent leurs instruments sur d'énormes chariots à roulettes ce qui leur permet également de jouer en rue tout en défilant!
Ici, il s'agit d'un concours (première sélection) dans un immense stade où la scène est spécialement aménagée pour le déplacement des groupes: elle possède un plan incliné de chaque côté, ce qui permet aux groupes de monter sur la scène en poussant leurs chariots pendant que le groupe qui a terminé descend de l'autre côté, ce qui donne une certaine continuité au spectacle.        T.band1.jpg (11233 octets)         T.band3.jpg (13183 octets)
Chaque groupe joue environ 1/4 d'heure et interprète 2 morceaux: un imposé et un individuel.
Les chariots sont regroupés au centre de la scène: les solos au centre et accompagnements autour et sur les côtés comme dans un orchestre.
Ici, pas besoin de micro, ni d'amplificateurs, le niveau du son est tel , que tout le stade les entend comme s'il se trouvait à l'intérieur du groupe.
C'est une musique très spéciale et qui dégage une ambiance terrible! Dans les gradins des jeunes, tout le monde est debout et danse au rythme de la musique et tient le coup à grands renforts de rhum et de Caribe (bière locale).
Les gradins des plus calmes présentent des places assises, mais il n'y a pas moins d'ambiance: les familles s'installent avec d'énormes frigo box et ingurgitent des quantités impressionnantes de nourriture préparée chez eux, ainsi que du rhum (même les plus grands enfants y ont droit!).
36 groupes participent à cette première sélection, mais nous devrons quitter avant la fin: il est 2h du matin et nous ne sommes qu'au 20ème groupe. Hélas, les favoris se trouvent en dernière position. Nous aurons encore l'occasion de les voir en 1/2

finale.            T.band5.jpg (11434 octets)
Les steel-bands trouvent un impressionnant essor sur Trinidad et Tobago, il s'agit vraiment d'un style musical particulier à ces îles. Pratiquement tous les habitants font partie d'un groupe au cours de leur vie: la compétition en compte déjà une centaine sans compter les petits groupes qui ne se présentent pas!
Ils apprennent à jouer de ces instruments même à l'école, c'est presque aussi important que les Maths ou l'Anglais.
De premier abord ça a l'air très facile, mais il faut une bonne oreille musicale: pour ce genre de musique il n'y a pas de partition, ils jouent d'oreille et je vous assure que c'est impeccable: tout le monde joue en rythme et sans chef d'orchestre!
Je crois que si on essayait ça avec les jeunes européens, ce serait désastreux: la race blanche est nettement moins douée dans ce domaine.
Chez eux, à Trinidad, on naît avec le rythme dans la peau et on l'entretient sans cesse, la vie est bien plus cool en musique!
Mais il faut dire qu'ils ont le soleil et 30° de moyenne et que, quand il fait beau, tout le monde a envie de danser!

Le 4ème jour nous partons visiter le sud de l'île, nous empruntons la route de San Fernando en longeant la côte jusqu'au Pitch Lake. De nouveau , il pleut et de plus la route est en rénovation, nous roulons dans 10cm de boue et on nous arrête sans cesse pour laisser passer les camions du chantier.
Cette partie de l'île ne possède rien d'attrayant: les habitations sont en béton et les fenêtres sont grillagées.
Nous nous arrêtons un moment sur la plage du Pich Point pour observer les nombreuses plates- formes pétrolières qui se

dressent à l'horizon.     T.petrol.jpg (4040 octets)
Le pétrole est une des principales ressources de l'île, c'est évidemment moins sympathique que la culture de canne à sucre, mais ça rapporte probablement beaucoup plus.
Nous roulons ensuite vers le Pitch Lake, qui est un lac d'asphalte naturel, c'est également une ressource importante de l'île.
Arrivés au parking du site, nous sommes assaillis par un faux guide qui nous fait des salamalecs et insiste pour nous faire la visite, la guide officielle arrive ensuite et se dispute énergiquement avec lui pour faire valoir ses droits.
La conversation dégénère tellement que nous sommes dégoûtés et partons sans visiter le lac sous l'oeil étonné de nos interlocuteurs!
Le lac n'a en fait rien de particulier, de loin on dirait un parking en mac macadam et ça ne valait pas la peine de le visiter de plus près. Nous nous sommes arrêtés un peu plus loin au sommet d'une colline pour faire une photo d'ensemble, ça suffisait

largement.               T.pitch.jpg (6132 octets)
Nous repartons ensuite par la route de Siparia et remontons vers New Grant et puis Rio Claro.
Le paysage change du tout au tout: ici nous nous trouvons en Inde: nous rencontrons des paysages très verts où broutent des

buffles d'eau.           T.case.jpg (11700 octets)         

Les habitants sont essentiellement des Indous et vivent dans de petites cabanes sur pilotis (cases).

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Nous remontons ensuite vers Flanagin Town et traversons notamment d'immenses cultures de Teck (teak en anglais).


Ce sont en fait des arbres aux larges feuilles dont le tronc est particulièrement rouge.     T.teck.jpg (14416 octets)
Ce bois est réputé chez les constructeurs navals puisqu'il résiste particulièrement à l'eau de mer.
On l'utilise notamment comme matériau de recouvrement de pont. Le teck est plus agréable au contact que le polyester et surtout ça glisse nettement moins lorsqu'il est mouillé. (ce qui n'est pas négligeable par mer forte).
Nous rentrons ensuite par les autoroutes de Port of Spain, il pleut à seaux, c'est vraiment la drache tropicale.
Espérons que demain le temps s'arrangera, c'est notre dernier jour de location.

Le 5ème jour, nous reprenons la voiture pour visiter l'Asa Wright Center qui se trouve au centre de la partie Nord de l'île.
Cette fois Marine et Pascal sont de la partie.
Nous empruntons la route d'Arima et à partir de là prenons la petite route sinueuse qui se dirige à travers la forêt tropicale vers Blanchisseuse (voir 1er jour).
A peu près à mi-distance, se trouve l'Asa Wright Center: c'est en fait une ancienne maison coloniale qui accueille les touristes.
Ils organisent des promenades guidées afin d'observer les nombreux oiseaux ainsi que la flore particulière à l'endroit.
Pour cela nous avions revêtu nos tenues de randonnées, la végétation est semblable à celle de la Rain Forest à Grenade et étant donnée l'expérience périlleuse que nous avions vécue, nous préférions cette fois être parés!

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Mais cette fois, ça n'avait rien de comparable, nous sommes tombés dans une ambiance particulièrement English et la visite n'avait rien de physique étant donné l'âge moyen des autres visiteurs du groupe.
On nous emmène d'abord à l'intérieur de la maison en passant par des couloirs dont le sol est habillé de parquets cirés aux senteurs exotiques, les murs sont recouverts de photos des premiers coloniaux ayant habité cette maison.
Nous arrivons sur une terrasse couverte superbe: des parquets très bien entretenus recouvrent également le sol et trois petits salons en osier nous accueillent pour prendre le thé.
Du balcon nous pouvons déjà observer les oiseaux qui viennent se nourrir dans les mangeoires installées à cet effet.
Nous photographions notamment des colibris qui viennent boire le nectar en volant sur place ainsi que des dizaines d'oiseaux

multicolores.         Mvc-008s.jpg (26801 octets)     Mvc-006s.jpg (42064 octets)
D'autres petits animaux viennent grappiller la nourriture destinée aux oiseaux, nous avons pu observer de petits écureuils roux

appréciant particulièrement la pastèque, un iguane et un capibara.      Mvc-007s.jpg (37124 octets)
Après le thé, le guide nous invite à descendre dans le jardin pour commencer la visite. Nous avançons (très lentement) et observons chaque espèce d'arbre rencontrée avec les commentaires très complets de notre guide.

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Hélas, le guide parle anglais, nous comprenons bien la langue , mais lorsqu'il s'agit de matière spécifique comme dans cette situation, c'est très difficile de suivre, de plus ils parle vite et avec l'accent local.
Une demi-heure après le début de la promenade, la pluie a commencé à tomber et de commun accord, tous les visiteurs Anglais se sont éclipsés et ont rejoint la maison accompagnés de notre guide!
Nous étions sidérés: pourtant les anglais ne devraient pas avoir peur d'un peu de pluie!
Pour ne pas s'être déplacés pour rien, nous avons décidé de continuer seuls et avons emprunté un sentier balisé à travers la

forêt, ce qui nous a prolongé la promenade d'une bonne heure.T.rfrst1.jpg (16990 octets)

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De retour au centre on nous a offert de nouveau le thé avec un excellent sandwich garni fait de pain artisanal gris.
Nous avons particulièrement apprécié parce que sur l'île, le pain est immangeable et le jambon inexistant.


Après s'être à nouveau plongé dans cette ambiance typiquement British, nous avons repris la route et en passant à Port of Spain, nous avons visité un "Mask Camp".
Le carnaval demande en fait de très longs préparatifs: dès le 1er janvier on commence à fabriquer les costumes.
Des groupes se forment et les personnes d'un même groupe portent le même costume ou un costume assorti aux autres.
Il existe donc des "Mask Camps" donc des fabriques de costumes où l'on peut venir choisir et commander son costume et faire ainsi automatiquement partie du groupe lors de la parade du carnaval.
Les costumes sont en général très "légers", vu la t° moyenne à Trinidad. Ce sont en fait des maillots de bain améliorés d'une multitude de plumes et paillettes. Leurs chapeaux sont en général très travaillés, tout se fait à la main et représente une quantité importante d'heures de travail!
Chaque costume coûte environ 10000 FB, cela représente une somme faramineuse pour eux, mais le carnaval passe avant tout, ils préfèrent se priver toute l'année et participer pleinement au carnaval.

23 Février.

Nous réparons l'annexe, le plancher se décolle sur toute sa longueur et nous naviguons avec de l'eau jusqu'aux chevilles.
Pour cela, nous devons la sortir de l'eau, la sécher convenablement et la recoller, ensuite un temps de séchage de 48h s'impose.
Pendant ce temps, Zéphir nous prête son annexe pendant leurs visites à terre.

26 Février.
             
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Nous assistons à la sélection des Queens et Kings au carnaval des enfants.
Le défilé se passe dans les rues d'Adam's Square. Chaque enfant passe devant jury en dansant au rythme des musiques du carnaval. Les costumes sont tous superbes et prennent des dimensions telles qu'ils viennent parfois rivaliser avec ceux des adultes.
Certains prennent l'allure de chars: ils sont tellement lourds qu'ils sont obligés de les supporter à l'aide de trépieds sur roulettes.
Ici aussi cela demande beaucoup d'argent et de main d'oeuvre de la part des parents qui ne sont pas toujours aisés.
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Les enfants prennent cela très au sérieux: ils patientent d'abord dans une file en plein soleil une bonne heure sans broncher, et au moment de passer s'appliquent pour mettre en valeur leur costume en dansant pour en présenter toutes les facettes.

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Nous en profitons pour faire une multitude de photos et de films, nous n'aurons peut-être plus l'occasion d'y assister, alors

autant faire le plein d'images!       Mvc-012s.jpg (43192 octets)  

27 Février.

Aujourd'hui c'est mon anniversaire, je ne vous dirai pas mon âge, vous ne me croiriez pas!
Pour fêter cela, nous allons assister à la 1/2 finale des steel-bands au Savannah Park où nous nous laissons envoûter par la musique des meilleurs groupes jusque 22h, ensuite, l'estomac dans les talons, nous cherchons un bon restaurant à Port of Spain, mais en vain. La plupart des restaurants sont fermés le dimanche, nous rentrons donc à la Marina et prenons un menu au resto de Cruis Inn. C'était excellent: crabe farci et poisson façon créole le tout accompagné de.....bière!
Hélas ici le vin est hors prix et nous avons oublié de mettre notre bouteille de champagne au frais.
Tant pis, ce sera pour une autre occasion!

29 Février.

Nous assistons aux présélections des Queens et Kings (adultes) au stade du Savannah Park.
Le spectacle est grandiose, chaque costume est soutenu par un char et prend parfois des dimensions à la limite de l'écroulement, certains ont tellement de difficultés à se mouvoir qu'ils sont incapables de faire demi-tour et sont véritablement

prisonniers de leur montage!              Mvc-001f.jpg (99132 octets)
Chaque candidat est soutenu par le rythme du carnaval et parfois présente des effets spéciaux tels que fumées et lumières, le

tout actionné grâce à un petit groupe électrogène incorporé au costume!      Mvc-002f.jpg (143850 octets)
Il faut le voir pour le croire, je pense que c'est un spectacle tout à fait exceptionnel et unique au monde!
Hélas les photos et films étaient interdits pendant le spectacle (ils veulent conserver leur patrimoine), j'en ai quand même fait quelques-unes pour alimenter le site, mais je me suis fait réprimander 3 fois par le service de sécurité!

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5 Mars.

Aujourd'hui, c'est la grande finale au Savannah Park, les meilleures de toutes les disciplines du carnaval font partie d'un spectacle

grandiose.            Mvc-005f.jpg (108172 octets)


Mais comme nous avions tout vu séparément aux différentes pré-sélections, nous avons préféré faire partie des coulisses.
Un jeune faisant partie de la sécurité nous a laissé entrer dans le domaine (moyennant quelques bières) et nous avons pu

assister au début du spectacle carrément à côté de la scène!      Mvc-011f.jpg (75736 octets)
Ensuite nous avons déambulé à notre aise en observant les participants qui se préparaient: c'est ainsi que nous avons pu observer les costumes de près et discuter de leur thème avec les concepteurs.

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Les costumes sont en fait pris en charge entièrement par les particuliers et certains représentent une somme colossale!
Nous assistons ensuite aux dernières répétitions des steel-bands et cette fois nous pouvons approcher à notre aise et même

entrer dans l'orchestre pour admirer leur technique.  Mvc-015f.jpg (54170 octets)
Nous sympathisons avec les lauréats: les "Desperados" et achetons leur T-shirt pour les supporter.

Il existe une discipline du carnaval dont je ne vous ai pas parlé: le "Calypso". Il s'agit de chanteurs de complaintes exprimant la vie à Trinidad et les problèmes politiques et sociaux de l'île.
Nous n'y avons pas beaucoup assisté parce que les paroles sont trop subtiles pour que nous comprenions le sens en Anglais et de plus ces chansons ne sont pas spécialement mélodieuses. C'est un peu comme si vous essayiez de comprendre Raymond Devos ou François Pirette en anglais!

Vers 4h du matin commence le "J'ouvert" c'est à dire l'ouverture du carnaval proprement dit.
Tout le monde descend dans les rues de Port of Spain accompagné de son groupe et danse en se badigeonnant l'un l'autre de couleurs, tout le monde termine en caméléon!
C'est en fait la grosse guindaille où le rhum et la bière coulent à flot, c'est pourquoi nous n'y sommes pas allés, nous craignions les bagarres, ce serait dommage d'être victime de violence en de telles circonstances.
Mais nous avons eu des échos de Marine et Pascal qui y ont participé, il paraît que ça se passe très bien, sans violence.
Les gens ici sont moins agressifs qu'en Europe et le système de sécurité est très efficace.

6 Mars.

Happy birthday to you my lovely husband!
Eh oui, cette fois c'est au tour de Philippe. Il a de la chance, pour son anniversaire nous assisterons à la Parade des Bands, c'est en fait l'apothéose du carnaval qui durera 2 jours et se terminera donc le 7 mars à minuit.
C'est ici que les Mask bands défilent dans les rues au son des rythmes du carnaval.
Chaque band est supportée par un orchestre ou une discothèque portée par d'énormes camions semi-remorques.
Ici, les décibels n'ont pas de limite, c'est parfois à la limite du supportable, lorsqu'ils passent à côté de nous, nos cheveux volent et notre poitrine bat au rythme de la musique!
Le défilé est interminable et tous les groupes sont haut en couleur et l'ambiance est formidable: des milliers de personnes se trouvent dans les rues et tout se passe très bien sans heurt, nous n'avons pas vu une seule bagarre: la moindre manifestation de violence est étouffée par le système de sécurité: chapeau!
Il faudrait en prendre de la graine chez nous, ne serait-ce que pour les matchs de foot!
En fin de journée tous les groupes défilent à nouveau devant un jury qui se trouve au stade du Savannah Park pour décerner le prix des Queen et King of de road!
Ensuite le défilé continue dans les rues, cette fois accompagné du public (dont nous faisons partie), et tout le monde danse, evrybody jump, hands in the air !

8-11 Mars.

Le carnaval est fini, nous regrettons un peu cette ambiance formidable qui nous a accompagnés presque un mois!
Maintenant il faut se décider pour la suite de notre voyage, mais avant cela il faut réserver les billets d'avion pour notre retour en Belgique fin avril. Certaines compagnies sont hors prix: ici à Trinidad, il faut 60 milles francs pour rentrer en Belgique, heureusement , à Margarita les prix sont plus raisonnables (17 milles) mais nous ne pouvons réserver que 15 jours à l'avance, c'est un risque à prendre, nous essayerons donc de nous trouver sur place début avril.
Entre-temps, nous faisons la connaissance d'équipages français qui se préparaient à visiter le Delta de l'Orénoque.
Ils ont un guide nautique et nous persuadent de les accompagner.
Nous achetons également le guide récent à la capitainerie, sans cela nous n'aurions pas osé nous lancer, il ne faut pas oublier que nous avons deux mètres de tirant d'eau et les renseignements précis sur la profondeur des eaux ainsi que les marées et courants nous étaient absolument indispensables.