Les Antilles
23 Décembre.
Après une nuit pénible où nous avons été obligés de barrer, Cédric prend son
quart du petit matin.
Vers 8h il aperçoit un amas de nuages à l'horizon, ressemblant drôlement à ceux qui se
trouvent en général au-dessus des îles.
Effectivement, 1/4 d'heure plus tard se dessinent les côtes de la Barbade: TERRE...TERRE!
Ca y est, nous l'avons fait! Nous faisons désormais partie des marins transocéaniques,
les vrais, les durs!
En arrivant près des côtes, le bateau anglais de Chris et Julia ainsi que la Jeanne
émergent des brumes et nous rejoignent, nous arrivons à 4 de front dans le mouillage de
la Bridgetown, c'est presqu'un débarquement!
Nous jetons l'ancre à côté de Zéphir, les jeunes que nous avions rencontrés à Sal
(Marine et Pascal), ils sont arrivés 10 jours avant nous.
Nous retrouvons également la plupart des bateaux qui sont partis de Mindelo avant nous:
Yvonne B, Aore, Rush, Swann, et bien d'autres dont je ne connais pas le nom.
L'eau du mouillage est turquoise et d'une clarté incroyable, nous n'hésitons pas un seul
instant et piquons une tête, la première depuis 16 jours, ça fait du bien de tremper
dans une eau chaude après une longue traversée où seules les douches parcimonieuses
sont autorisées.
Pour fêter notre arrivée nous pètons une bouteille de champagne avec nos amis de
traversée.
Après un bon rangement, le tri des vêtements à laver et une bonne sieste, nous nous
décidons à descendre à terre.
Nous gonflons l'annexe et nous dirigeons vers le club nautique installé au bord de la
plage.
L'arrivée est scabreuse, les vagues déferlent et nous sommes obligés de sprinter en
tirant le canot pour ne pas ramasser la vague suivante.
Arrivés sur le sol dur, nous nous apercevons que nos jambes ne nous portent plus et nous
marchons en tanguant de droite à gauche comme de vrais ivrognes. Les gens ne se
retournent même pas, ils ont l'habitude, c'est ici que débarquent tous les marins après
la grande traversée!
Nous avançons difficilement et de plus il y a très peu de trottoirs et les voitures
roulent à gauche et nous frôlent à chaque coup de roulis!
Nous arrivons au centre ville et d'emblée nous sommes plongés dans une effervescence
terrible, les gens circulent à une allure effrénée, des dizaines de paquets colorés à
la main. Eh oui c'est la veille du réveillon de Noël, les gens font leurs derniers
achats. Après une traversée sans voir personne, ça nous change!
Nous sommes emportés dans le courant et sommes un peu saouls de voir autant de choses et
d'entendre autant de bruit aussi brutalement. Nous sommes plongés dans une ambiance
américaine et pro-rasta, les hommes ont les cheveux tressés et rassemblés dans un
bonnet crocheté dans les tons de rouge, vert et orange. Partout dans les rues, nous
entendons des airs reggae!
Nous n'avons pas le courage de faire les magasins et surtout nous avons faim, nous
cherchons un resto en vain, ici on ne trouve que des snacks du type Magdo. Nous demandons
à un policier local, qui nous renseigne un charmant petit resto en face du pont à
proximité du petit port. Et devinez ce que nous commandons: un énorme
steak-frites-salade!
Ah que ça fait plaisir après 16 jours de poisson et de boites!
Le ventre repus, nous rentrons au bateau et passons une excellente nuit dans un lit qui ne
bouge pratiquement pas et sans faire de quart!
24 Décembre.
Nous sommes obligés de nous présenter au quai des paquebots pour faire les
formalités du port: nous nous amarrons à côté de mastodontes du type "la
croisière s'amuse", nous faisons figure de mouche, nous n'atteignons pas la taille
de leurs survies!
Partout autour de nous , les gens font la fête, ils chantent et dansent sur leur bateau,
nous voyons arriver un voilier du style "pirate" où des dizaines de personnes
sont en plein délire!
Nous, par contre, nous devons maintenir le bateau loin du quai pour ne pas
abîmer la coque à chaque ressac pendant que Philippe fait les papiers d'entrée à la
douane. Ca durera 2h et pour nous c'est très pénible en plein soleil, nous
frôlons le coup de chaleur.
L'après-midi nous avons un sérieux coup de pompe, nous voyons des "babeluttes"
et sommes obligés de nous reposer avant le réveillon de Noël. Nous ne nous réveillons
malheureusement que vers 16h alors que nous devions réserver le buffet au resto!
Nous y fonçons, mais bien entendu c'était complet, tout déconfis, nous allons donc
faire nos courses au supermarché du coin, mais il ne reste pratiquement rien, les gens
ont tout dévalisé!
Tant pis, nous ouvrirons une boite de cassoulet!
En repassant devant le resto, nous demandons à tout hasard s' ils n'ont pas eu un
désistement et par chance il y en avait un!
Youppie, nous ne passerons pas Noël comme des malheureux!
Nous rentrons nous préparer au bateau et pétons une bouteille de champagne pour fêter
la naissance du petit Jésus.
Ensuite nous rangeons nos habits de fête dans un sac étanche et rejoignons le resto en
annexe; arrivés là-bas, nous nous changeons dans les toilettes et ressortons
méconnaissables!
Nous avons passé une excellente soirée, nous avons dégusté des spécialités caraïbes
au buffet (beignets de poisson, salade créole, jambon braisé et dinde farcie...) le tout
accompagné d'un orchestre venant de Trinidad. C'est une musique encore très différente
du Cap Vert mais tout aussi entraînante, nous avons même eu droit aux chants de Noël au
rythme créole!
25 Décembre.
Nous avons dormi pratiquement toute la matinée.
Lorsque nous nous décidons enfin à émerger, nous essayons de téléphoner à nos
parents à l'hôtel en face de la baie, mais en vain, toutes les lignes sont occupées.
Nous avons finalement dû ressortir notre Iridium pour souhaiter le joyeux Noël à la
famille. Désormais, les communications deviendront difficiles vers l'Europe. Il faudra
qu'ils attendent de nos nouvelles sur Internet ou par E-Mail.
A midi nous devions participer à un barbecue sur la plage avec d'autres plaisanciers,
mais le club nautique qui devait l'organiser a fait trop la fête la veille et tous les
plaisanciers tournent en rond dans le mouillage sans trouver l'emplacement.
Finalement, Ker OLann nous invite à griller notre viande sur leur barbecue à bord avec
Saga. Mais pas de chance, leur barbecue au gaz ne fonctionne pas et nous devons griller la
viande à la poêle. Tant pis, l'ambiance y était quand même, nous avons mis la
nourriture en commun et nous avons passé une excellente après-midi; Bernard et
Jacqueline du Cata "Aor" (les enfant le surnomment "pain de sucre")
sont venus nous rejoindre avec un excellent gâteau au coco et au rhum!
26-28 Décembre.
Nous nous prélassons au mouillage et alternons les baignades avec les siestes et le
farniente sur le pont de notre bateau.
Cédric et Alizée s'amusent avec Romain et Antoine et plongent avec masque et palmes, ils
auront même l'occasion de nager
avec des tortues!
Le temps se gâte un peu, les grains orageux deviennent de plus en plus fréquents, ce
n'est pas pour rien qu'il y a autant de végétation ici!
29-30 Décembre.
Nous appareillons pour Béquia, une petite île des Grenadines à proximité de St
Vincent. Le trajet fait 100 milles, nous devons donc passer une nuit en mer pour arriver
de jour.
Nous partons vers 15h et d'emblée sommes arrosés par les grains orageux, je suis collée
à la barre pendant que les autres roupillent à l'intérieur (bande de chiens!).
Le vent monte et la mer se forme et devient de nouveau agitée avec une houle croisée;
nous devons donc barrer toute la nuit, ce qui ne fait pas la joie du capitaine (il
préfère les quarts sous pilote, allongé dans son sac de couchage).
J'ai barré tout l'après-midi, mais ça ne me dispense pas des quarts de nuit, j'arrive
complètement crevée à Béquia.
Heureusement, Cédric a repris la barre au petit matin et a fait l'approche de l'île
comme un chef!
En arrivant dans le mouillage nous sommes époustouflés: des centaines de bateaux de
toutes tailles et de toutes nationalités sont à l'ancre! Cela va du petit bateau
baroudeur comme nous (eh oui, on fait partie des plus petits) aux grands trois mâts
anciens et modernes comme le "Club Med" qui peuvent atteindre plus de 100m de
long.
Tous ces bateaux viennent passer le nouvel an 2000 dans ce minuscule village, c'est
étonnant!
Nous nous faufilons entre les voiliers pour trouver une place pas trop éloignée de la
plage et mouillons finalement à côté de Katreen un magnifique 3 mâts ancien.
L'après-midi, nous faisons les formalités du port et essayons de trouver un petit resto
pour passer le réveillon 2000 avec nos amis de traversée.
Nous trouvons finalement un minuscule resto sympa chez l'habitant: "chez
Daphné" elle nous propose un buffet Caraïbe avec notamment de la langouste
cuisinée!
Nous réservons notre table, il n'y en a que trois dont une déjà réservée, il était
temps sinon c'était la boite de cassoulet au bateau!
31 Décembre.
Ca y est, c'est le jour J, ce soir nous passons dans le 2ème millénaire, que va -t-il
se passer: une bombe atomique, le bug, la fin du monde? Ou tout simplement une fête
exceptionnelle pour toute la planète!
Le soir nous invitons tous les amis à bord pour prendre l'apéro: Ker Olann, Saga,
Zéphir, et Jean et Jean-Paul, ce qui nous fait 14 personnes! Nous commençons par péter
une bouteille de champagne, hélas il ne nous en restait qu'une seule et ici elles sont
hors prix. Mais ça ne fait rien, c'était tout juste pour ouvrir les festivités, après
nous avons enchaîné sur toutes sortes de cocktails Caraïbes pas tristes du tout
(T-Punch, Gin -Fizz, etc...) le tout accompagné de toasts au foie gras amenés par
Zéphir, de mini-pizzas de Saga et de toasts au chevreuil et de fruits exotiques façon
Belle Lurette!
Inutile de vous dire qu'on ne s'est pas ennuyé et à minuit européen (5heures avant
nous), nous avons lancé nos fusées de détresse périmées, nous n'étions pas les seuls
à avoir eu l'idée dans le mouillage, le ciel était zébré d'étoiles filantes rouges
et vertes, mais lors des retombées attention au feu!
J'imagine le pauvre gars qui coule avec son bateau ce jour là au beau milieu de
l'atlantique, il a beau envoyer des fusées de détresse, personne ne vient le chercher.
Ensuite, nous sommes descendus à terre pour passer la soirée chez Daphné.
C'était très sympathique, nous n'étions finalement que 2 tables, mais le buffet était
à la hauteur: les langoustes étaient préparées avec une sauce crème fraîche,
c'était excellent!
Le ventre rempli, nous avons commencé à chanter des chants marins, avec nos amis bretons
ça n'a pas été difficile, tout le répertoire est sorti: de Jean François de Nantes à
Vin qui Pétille et sur le pont de Morlaix!
Un peu avant minuit local, nous avons rejoint la plage pour assister au feu d'artifice, un
millier de gens étaient là déjà bien entamés, la foule s'étendait jusque dans l'eau,
nous nous sommes faufilés jusqu'à une petite place dégagée sur un ponton.
Le feu d'artifice était lancé du haut de la colline et donnait sur tout le mouillage.
A minuit, c'était l'effervescence totale, tout le monde s'agitait et se pressait à
travers la foule pour aller embrasser ses amis.
Ensuite nous avons eu droit à un concert de percussion particulier: les musiciens
frappent sur des tonneaux métalliques et arrivent à reproduire des sons différents
suivant l'endroit où ils percutent la base du tonneau (Steel-band).
C'était génial, nous avons dansé jusque 2h à un rythme endiablé sans jamais nous
lasser!.
A 2H pile tout s'est arrêté, les musiciens sont repartis et le bar a carrément fermé
ses portes.
Nous avons dû faire comme tout le monde: rejoindre nos pénates! Eh oui, aux Caraïbes
c'est comme cela, on se couche tôt, même au Réveillon 2000!
La soirée était courte mais excellente, nous ne sommes pas prêts de l'oublier.
BONNE ANNEE à tous ! Et pensez à réaliser vos rêves pour cette entrée dans le nouveau
millénaire, je vous assure, ça en vaut la peine!
1-9 Janvier.
Nous sommes restés la semaine au mouillage de Béquia.
Le temps s'est dégradé: nous avions du 7-8 beauforts et des grains orageux de plus en
plus fréquents.
Nous en avons profité pour travailler à l'ordi et mettre à jour la partie "Cap
Vert".
Les enfants ont bien sûr travaillé pour l'école et lorsqu'il y avait une éclaircie,
ils plongeaient ou louaient un Laser avec Romain et Antoine.
Un jour en revenant de la plage, nous avons vu une raie manta qui dansait juste à côté
du bateau.
Au premier coup d'il, on croyait que c'était un sac plastique blanc, mais quand on
l'a vue se retourner aussi élégamment, on n'en a pas douté. Les enfants et Philippe ont
immédiatement attrapé leurs palmes et masque et ont nagé vers elle, mais elle a pris
peur et s'est enfouie assez rapidement.
C'est étonnant de faire une telle découverte dans un endroit aussi fréquenté, les
ferrys passaient à 2m d'elle sans vraiment la déranger.
Nous avons également visité l'île en Taxi du style "Aluguer" CapVerdien. Mais
par contre, les prix n'étaient pas les mêmes, nous avons dû payer 5 dollars US par
personne pour un petit tour de 2h, soit le même prix qu'au Cap Vert pour la journée
complète!
L'île ne possède rien de bien particulier, à part le petit musée de la baleine, il
s'agit en fait du dernier chasseur de baleines de l'île, il a aménagé une partie de sa
maison en musée où il expose le matériel pour harponner les baleines et quelques photos
de
scènes de chasse.
Ils sont encore autorisés à chasser 2 baleines par an pour entretenir la tradition
(dommage).
Mais pour cela, ils sont obligés d'utiliser la méthode ancienne: ils chassent en
baleinières à voile avec des harpons à main.
La végétation de l'île est superbe et luxuriante, partout nous rencontrons des plantes
vertes qui poussent chez nous en pots et sont toutes petites, alors qu'ici ce sont de
grands arbres!
La faune est également très variée, nous rencontrons des oiseaux multicolores aux
chants très variés.
De petits merles noirs (Glossy cowbird) très familiers ont un chant particulier: toot-toot-twi!
et le répètent sans arrêt, c'est très sympathique.
Nous avons également vu de minuscules colibris butiner les fleurs, on a beau s'y
attendre, on est quand même surpris par leur taille. Ils ne sont pas plus grands qu'un
pouce! Au début on les prenait pour des bourdons!
En revenant nous passons devant un vivier de langoustes, nous en achetons 2 grosses (ici,
seuls les pêcheurs sont autorisés à
les pêcher). Cédric les a cuisinées avec une sauce crème fraîche au porto,
c'était exquis!
10 Janvier.
Nous nous lassons de l'endroit et nous décidons à partir vers d'autres îles. Le temps est toujours maussade, mais tant pis, on verra bien. Nous avions à peine contourné la pointe de l'île que nous ramassions un grain énorme avec rafales, ça commençait
bien!
Après la pointe, nous étions dépourvus de la protection de l'île et avions une grosse
houle en plus.
Pour remonter vers Moustique il fallait faire du près, nous avons été tellement
secoués que nous avons perdu notre gros bidon d'eau qui était solidement attaché à
l'arrière, il a été littéralement catapulté à la mer. Inutile de vous dire que nous
n'avons pas essayé de le ramener à bord!
Heureusement nous n'avions que 10 milles à parcourir jusque Moustique. Arrivés au petit
mouillage, on nous invite à prendre une bouée d'amarrage, l'ancrage étant interdit dans
le but de préserver les fonds marins.
Oui mais, ce n'est pas gratuit: 50 dollars la nuit!
Nous prenons la bouée la plus proche de la plage, l'eau est turquoise et la houle
n'arrive pas jusque là.
L'après-midi le temps s'est dégagé d'un coup comme par enchantement, le soleil est
revenu et les oiseaux se sont remis à chanter, un couple de merles chanteurs est même
venu nous rendre visite sur le bateau, ce qui a attiré l'attention de Titoune
qui n'avait jamais vu un oiseau de si près!
Nous sommes ensuite descendus à terre pour nous dégourdir un peu les jambes.
D'emblée nous remarquons que l'île est bien organisée: un magnifique petit ponton de
bois accueille les annexes des plaisanciers.
Moustique est une île particulière, elle est le lieu de vacances privilégié des
milliardaires anglais et américains.
On y rencontre des célébrités internationales dont la princesse Margaret d'Angleterre.
Au bureau du port, nous prenons les renseignements pour les éventuelles activités et
visites à faire sur l'île.
Alizée remarque tout de suite l'existence d'un centre équestre et fait des bonds à
l'idée de faire un galop endiablé sur la plage.
Le centre n'est pas loin, nous y allons donc de suite à pied pour réserver une promenade
pour Alizée.
En chemin nous rencontrons des habitations Caraïbes magnifiques, dignes d'un conte de
fée: ce sont des constructions en bois avec de jolis balcons. Elles sont peintes dans les
tons de rose et bleu et sont agrémentées de jardins de fleurs exotiques et de gazon
anglais... Incroyable mais vrai!
Les gens circulent en petites voiturettes électriques surmontées d'un petit toit rose à
franges, comme celles que l'on rencontre dans les terrains de golf. On se croirait au pays
de Barbie!
Nous arrivons au centre équestre et réservons une promenade pour Alizée pour le
lendemain. Les responsables du centre sont très "British" et sympathisent très
vite avec Alizée: "How do you do, oh it is fine to meet you "(prout, prout).
Les prix (on s'y attendait) sont à la couleur de l'île, c'est à dire indécents, mais
tant pis, une fois n'est pas coutume, Alizée doit quand même alimenter sa page équestre
sur le site!
Ensuite nous empruntons les petits chemins entretenus entre les villas de riches
propriétaires. Ca vaut le coup d'il: les beaux quartiers de Knokke ne leurs
arrivent pas à la cheville.
Les villas sont superbes et entourées de propriétés immenses où les jardins regorgent
de fleurs et d'arbustes exotiques, les pelouses sont entretenues comme en Angleterre, pas
une herbe ne dépasse les autres. Des jardiniers circulent sans arrêt avec leur machette
pour rectifier les éventuelles imperfections.
Elles sont bien entendu, toutes équipées de piscines et d'étangs avec fontaines et jets
d'eau où poussent des nénuphars toujours en fleurs. Nous continuons à déambuler et
arrivons sur la côte sauvage de l'île, les plages sont bordées de dunes où poussent
d'abondantes plantes grasses qui se ramifient à même le sol.
Les vagues déferlent en rouleaux terribles sur la plage, toute baignade est strictement
interdite en raison de courants sous-marins mortels.
Nous nous asseyons un moment sur la plage et contemplons le spectacle de la nature
déchaînée et découvrons encore que nous sommes bien fragiles face à la force de
la nature.
Nous revenons ensuite par un chemin à travers une végétation luxuriante et apercevons
au loin , notre bateau à travers le feuillage des cocotiers, le coup d'il est
surprenant et nous fait chaud au cur.
11 Janvier.
A 9h Philippe conduit Alizée au centre équestre pour sa promenade (voir page
équestre).
En allant la rechercher vers 11h, nous visitons une autre partie de l'île où nous
rencontrons une école primaire superbe, je l'ai photographiée pour montrer aux
étudiants à quel point il serait agréable de travailler ici.
Les enfants sont propres et bien coiffés et portent de jolis uniformes dans les tons de
beige et brun.
Il règne une ambiance calme où la joie de vivre se respire à plein nez. Ils recevaient
leur leçon de chant, leurs chansons égayaient davantage ce cadre enchanteur.
L'après-midi, nous allons sur une plage entourée de barrières de corail, nous emmenons
Titoune, ça fait très longtemps qu'elle ne s'est plus dégourdie les jambes à terre
(depuis Boa Vista).
Nous plongeons en apnée le long de la barrière de corail, nous y observons
d'innombrables sortes de poissons: des poissons coffres, des poissons perroquets, des
demoiselles, des globies néons, poissons chirurgiens, poissons trompettes etc...
Et tout cela dans 2m d'eau max., c'est un véritable aquarium!
Alizée promène Titoune en laisse entre les cocotiers, elle est d'abord très méfiante
et se hérisse à la moindre occasion.
Ensuite elle s'enhardit et finit par courir comme une furie d'un arbre à l'autre et
grimper à toute allure jusqu'à mi-distance.
Elle se déchaîne tellement qu'on est obligé de lui enlever sa laisse pour la laisser
libre de ses mouvements.
Tout le monde est plié en quatre de rire sur la plage, tellement elle se donne en
spectacle!
12 Janvier.
Nous retournons avec Titoune sur la plage croyant qu'elle se déchaînerait encore, mais elle était tellement crevée qu'elle s'est
couchée sur le drap de plage à côté du canot: aujourd'hui, on se
repose!
Le soir nous faisons une tentative dans un petit supermarché, on nous avait dit que
c'était cher, mais quand même pas à ce point! La côtelette de porc est plus chère que
la langouste et le litre de crème fraîche coûte 500FB!
Nous n'hésitons pas un seul instant et allons acheter 2 langoustes au pêcheur du coin.
A défaut de merles on mange des grives!
13 Janvier.
Nous naviguons jusque Canouan en espérant y trouver un niveau de vie plus
démocratique.
Nous mouillons dans un véritable lagon bleu entouré de rochers où est installée toute
une colonie de pélicans, ce sont des oiseaux superbes, nous avons pu les approcher en
annexe et faire quelques photos.
Nous descendons à terre et faisons le tour du village, ici c'est tout le contraire de
Moustique, c'est un village de pêcheurs assez sale et délabré, les maisons sont des
baraquements en béton et tôles ondulées. Il y a plus de cafés que de maisons et le peu
de choses que l'on trouve dans les boutiques est de toute façon hors prix. Comment font
-ils pour vivre ici?
14 Janvier.
Nous mettons le cap sur le Paradis terrestre: les Tobago Cays.
Pour naviguer dans ces eaux il faut une carte détaillée: on doit passer entre les
récifs de corail pour rejoindre le mouillage.
Pour cela nous naviguons en suivant les alignements comme il se doit et arrivons dans un
cadre superbe!
De petits îlots entourés de sable blanc se trouvent au milieu d'une eau turquoise; au
loin les vagues déferlent, ce sont les barrières de corail, de ce côté l'eau est
tranquille et n'atteint pas 1m à certains endroits, de l'autre côté c'est la mer
déchaînée et les grands fonds où vivent des espèces de poisson nettement moins
sympathiques du style barracudas et requins tigres.
Nous mouillons au milieu d'une forêt de mâts de bateau de location."
Eh oui, c'est le coin le plus prisé des Grenadines, et retrouvons nos amis sur Zéphir,
"tient Belle Lurette, comme on se retrouve!"
15-20 Janvier.
Nous profitons un max. des joies du mouillage dans ce cadre paradisiaque: baignades,
bains de soleil, snorkeling.
Nous plongeons tous les jours sur la barrière de corail, c'est vraiment exceptionnel:
nous voyons des centaines de poissons multicolores dans une eau limpide et dans max. 1m50
de profondeur, par moment il est même difficile de nager au-dessus des coraux sans se
râper le ventre!
Cédric et Philippe ont même fait une plongée avec bouteilles sur le tombant de la
barrière, ils ont vu des requins nourrices et beaucoup d'autres poissons plus gros qu'à
l'intérieur de la barrière, Cédric vous le racontera plus en détails dans sa page
"vision sous-marine".
Le 20 Ker Olann nous rejoint, chouette, nous pourrons faire quelques plongées ensemble!
20 Janvier.
Nous partons visiter "Petit Tabac" une minuscule île en face des Tobago
Cays, pour cela nous prenons notre annexe avec le matériel de snorkeling, Olivier et Anne
nous accompagnent.
Cette petite île est également entourée de barrières de corail.
Nous commençons par visiter l'île à pied, nous y découvrons des nids de tortues où
les ufs sont éclos et une minuscule mangrove en son centre.
Nous ramassons également quelques noix de coco dont la chair est tout juste à point.
Olivier grimpe dans un cocotier pour y décrocher des noix encore vertes pour en boire le
jus.
Des Canadiens sont en train de griller du poisson sur la plage et nous en proposent
gentiment
Des pêcheurs leur ont offert 2 langoustes énormes; Alizée, impressionnée par leur
taille demande qu'on les prenne en photo!
Ensuite nous partons plonger sur la barrière, mais nous y voyons moins que dans notre
mouillage, l'eau est plus remuée et est trouble par endroits.
Le soir nous invitons Olivier et Anne à déguster des langoustes au bateau, nous les
avons flambées au whisky, c'était délicieux!
22 Janvier.
Nous nous décidons à lever l'ancre, eh oui, il n'y a plus rien dans notre cambuse,
même plus de quoi faire du pain ou des crêpes, nous naviguons donc jusque Union, l'île
la plus proche sous le vent.
Pour une fois, nous nous amarrons au quai, nous pourrons donc profiter de l'électricité
pour travailler à l'ordinateur.
Nous faisons également le plein d'eau, mais ce n'est pas pour rien: 1000Fb pour 300
litres ! Pourtant il ne manque pas d'eau ici, il pleut pratiquement tous les jours et
c'est chaque fois la belle drache!
Au bout du quai se trouve le restaurant du Club nautique, ils ont emménagé un petit
bassin où vivent des requins nourrices; ils
sont magnifiques et heureusement inoffensifs!
Un étroit chemin travers le bassin et nous permet ainsi de les observer de très près.
Nous faisons le tour des supermarchés et sommes horrifiés des prix, ce n'est pas encore
ici que nous ferons le plein de nourriture! Pour vous donner une idée: 1L de lait ou de
jus de fruit coûte + de 100Fb et un petit morceau de fromage + de 200Fb. J'ai quand même
craqué pour un camembert dans un petit magasin français. J'étais en manque, ça faisait
+ de 6 mois
qu'on n'avait plus avalé un morceau de fromage convenable!
En face du supermarché, ils faisaient un barbecue super sympa: pour 12 dollars Ec ils
proposaient une belle assiette garnie avec une côte de porc grillée et de la salade de
riz et de pâtes.
Nous en avons profité au max.: nous en avons acheté à midi et nous y sommes retournés
le soir, nous avons même mangé à l'intérieur du supermarché sur les tables de camping
en vente.
Pour les boissons et le dessert il nous suffisait de tendre le bras et choisir dans les
rayons, c'était super!
23-25 Janvier.
Nous profitons de l'électricité au quai pour travailler à l'ordinateur, je remets le
carnet de bord à jour et Cédric confectionne une nouvelle page superbe sur les
différentes plongées vécues:"Vision sous-marine".
Le soir du 24 nous nous sommes fait aborder méchamment par un cata de location qui
essayait de s'amarrer au quai.
On a entendu un grand crac, mais heureusement notre bateau n'a rien.
Un fou: il a bien embouti 4 ou 5 bateaux, y compris un cata qui se trouvait au mouillage,
il l'a pris en plein flanc, on n'a jamais vu ça! (il a pété les plombs).
Union est une des principales stations de location de bateaux, c'est d'ici qu'ils partent
et font leurs premiers essais, il vaut mieux rester le moins longtemps possible si on ne
veut pas retrouver son bateau en charpie!
Le lendemain, nous mouillons dans la baie le plus loin possible pour éviter toute
collision, nous comptons bien continuer notre voyage!
26 Janvier.
Nous naviguons jusque Carriacou, l'île la plus vaste des
Grenadines (elle fait 20km de long et sa superficie fait 34km2).
Elle possède un relief accidenté: plusieurs collines avoisinent 300m d'altitude.
La végétation y est abondante, il pleut d'ailleurs pratiquement tous les jours.
Hillsborough est la ville principale et présente de nombreuses boutiques et grands
magasins et des écoles primaire et secondaire.
Carriacou signifie "Tortue", cette île fût d'abord occupée par les Caraïbes
puis colonisée par les Français.
Les Anglais s'en emparèrent finalement au XVIIIème siècle.
Elle fait partie maintenant de l'entité de Grenade, indépendante depuis 1974.
Nous mouillons dans "Tyrrel Bay" un magnifique lagon bordé d'une mangrove tout
à fait protégée des vents et de la houle: endroit privilégié pour se protéger des
éventuels cyclones.
Nous prenons immédiatement l'annexe pour la visiter, elle est constituée de palétuviers
dont les racines sont gorgées d'huîtres énormes (elles sont protégées, donc nous ne
pouvons les prendre, il paraît d'ailleurs qu'elles ne sont pas très bonnes, nous ne
regrettons donc rien).
De petits hérons noirs, ainsi que des aigrettes viennent s'y réfugier.
Le bassin est extrêmement calme et de nombreux poissons y vivent à l'abri des pêcheurs
(la pêche y est interdite).
Nous apercevons même les ailerons de requins nourrices.
Nous sortons de la mangrove et nous dirigeons vers la plage, des pélicans bruns pêchent
en faisant de terribles plongeons et ne semblent pas dérangés par le moteur de notre
annexe. Nous descendons à terre et faisons connaissance avec le bord de mer: de petits
restaurants en bois peints (appelés "Lolos") proposent des lunch à des prix
tout à fait raisonnables: pour un poulet-frites ou un poisson grillé avec du riz vous ne
payez que 10 dollars EC, il y a également de nombreux mini-markets, mais les prix ne sont
toujours pas abordables, c'est plus intéressant de manger dans un Lolo!
Partout, la route de la plage a été détruite par le cyclone "Lenny", les gens
du village ont été surpris, d'habitude les cyclones n'arrivent pas jusque là, ils n'ont
pas été affectés par le vent, mais par la houle qui atteignait + de 4m et a soulevé
une vague énorme sur la plage.
Ils ont eu la même blague à Béquia, mais ils ont reconstruit tous les pontons en bois
et les chemins devant les hôtels avant le
nouvel an 2000.
27 Janvier.
Nous prenons un autobus local (ce sont en fait des mini-bus) pour nous rendre à
Hillsborough pour faire les formalités d'entrée.
Le chauffeur conduit comme un fou alors que le chemin est bourré de "nids de
poules", les gens ont toujours l'air pressé en voiture, alors qu'en rue ils ont
l'air nonchalant et désoeuvré. La plupart des hommes ne travaillent pas et passent leur
vie dans les cafés à boire du grog, alors que les femmes tiennent les restaurants et les
magasins.
Nous prenons également les renseignements au club de plongée et revenons à pied pour
nous dérouiller un peu les jambes, mais ce n'est pas agréable, les voitures et les bus
nous klaxonnent sans arrêt et nous devons nous jeter littéralement dans le fossé à
chaque passage!
28 Janvier.
Au matin Cédric et Philippe font une plongée avec le club sur les "Sisters
Rocks": 2 rochers se trouvant au large de Carriacou.
La barque du club vient les chercher avec leur matériel sur notre bateau. (voir page
vision sous-marine).
L'après-midi nous faisons une promenade jusque la montagne carrée (une des collines qui
s'élèvent à 300m), la végétation y est abondante et ressemble un peu à nos bois de
feuillus.
De son sommet nous pouvons admirer toute la baie où notre bateau se trouve mouillé.
Nous y apercevons un serpent du genre vipère, mais il paraît qu'il n'y a aucun serpent
venimeux sur l'île, il s'agissait probablement d'un des petits boas protégés par
l'environnement, ils sont destinés ainsi que les mangoustes, à débarrasser l'île de
ses rongeurs indésirables (rats).
29 Janvier.
Nous naviguons jusque l'île Ronde, une petite île totalement déserte.
Elle présente un mouillage particulièrement sauvage qui nous rappelle un peu les
mouillages de Turquie et de Grèce.
Ker Olann vient nous rejoindre, nous sommes les seuls: 2 Gin Fizz, c'est romantique!
Nous faisons un peu de snorkeling sur les rochers avoisinants et apercevons des chinchards
extrêmement gracieux avec leurs voiles blancs et noirs et de petits thazards (en plus des
poissons habituels).
Philippe, Cédric et Olivier sont allés plonger avec leur fusil sur la pointe du
mouillage en espérant ramener le souper, mais n'ont en fait rien ramené, les poissons de
roches sont tellement beaux qu'ils ont préféré les laisser en vie et manger des crêpes
au bateau. Ils ont quand même rencontré un petit requin gris et sont revenus dans
l'éventualité où sa maman viendrait le rechercher!
Le soir nous faisons nos adieux à Ker Olann, nos routes se séparent définitivement, ils
doivent remonter l'arc antillais pour faire la traversée vers la Bretagne avant la fin de
l'année.
En ce qui nous concerne, nous sommes moins pressés, nous laisserons le bateau à
Trinidad, ce qui nous laisse encore beaucoup de temps devant nous pour visiter le
Venezuela.
30 Janvier.
Nous naviguons jusque Grenade sous Génois seul (Philippe devient de plus en plus
paresseux pour mettre les voiles sur une distance courte).
Nous mouillons dans la baie de St Georges. Le port est très renfermé et donc bien
protégé du vent et de la houle, il y a même trop peu de vent, il y fait très chaud!
Grenade, surnommée "la perle des caraïbes" possède de nombreux atouts: de
beaux paysages, un sol fertile, de belles plages, une végétation luxuriante et de
nombreux chemins de randonnée.
C'est une île d'origine volcanique, très montagneuse, la plus haute montagne atteint
840m (Mont Sainte Catherine).
Sa superficie atteint 311Km2, St Georges en est la capitale. L'île et ses dépendances
comptent 120.000 habitants.
L'île que les Caraïbes appelaient Camahogne, fut découverte par Christophe Colomb au
cours de son troisième voyage en 1498. Il lui donna le nom de Conception, plus tard elle
fut rebaptisée Grenada par des marins espagnols.
Elle fut sous tutelle française jusqu'en 1763, sous administration britannique jusqu'en
1967 et acquît son indépendance en 1974.
Nous descendons à terre et marchons jusque la ville pour la visiter. Nous passons devant
le quai des Ferrys où de grands paquebots de luxe viennent faire escale. Ce sont presque
exclusivement des touristes anglais pensionnés dont la tenue ne trompe pas leur
nationalité (shorts à carreaux écossais descendant jusqu'aux genoux, grandes
chaussettes blanches et casquettes).
Tous les 10 mètres, les taxis nous harcèlent pour nous faire monter. A croire qu'il est
interdit de marcher dans cette ville!
En effet, il y a tellement de taxis arrêtés au bord de la route qu'il est impossible de
marcher sur les trottoirs et dans les rues étroites de la ville, c'est extrêmement
dangereux: les voitures vous klaxonnent sans arrêt et vous frôlent sans prendre garde,
comme si les piétons n'étaient pas admis!
Quand on vient de la mer, la ville est superbe, elle ressemble à une ville espagnole: les
maisons sont dans les tons de vieux rose
et les toits sont en tuiles rouges.
Mais lorsqu'on s'y trouve, on est très déçu: les maisons sont affreuses, les façades
ne sont pas entretenues, toutes les fenêtres sont grillagées et la rouille coule le long
des murs.
Les égouts sont à ciel ouvert et prennent la place des trottoirs. Les commerces ne sont
pas attrayants, les vitrines sont également grillagées et les articles exposés ne sont
pas représentatifs de ce que l'on vend à l'intérieur.
Nous grimpons jusque fort Georges (du moins ce qu'il en reste) pour admirer la vue sur la
baie et sur la ville.
Nos constatations se confirment: c'est décidément une ville à apprécier de loin. Du
point de vue nous pouvons même apercevoir notre bateau dans le mouillage.
"Mais au fait, nous n'avons pas mouillé si loin, zut alors, l'ancre a
décroché!"
Nous prenons nos jambes à notre cou pour rejoindre le bateau, mais la distance est longue
et nous arrivons un peu trop tard: notre bateau s'est râpé contre un voilier en acier et
a maintenant une belle griffe sur le flanc juste à l'endroit du nom, pas de bol!
Nous levons l'ancre pour aller mouiller ailleurs, mais au moment où nous allumons le
moteur, nous nous apercevons qu'il fait un potin de tous les diables, nous l'éteignons
immédiatement et Philippe se précipite à l'intérieur pour faire le diagnostic.
Heureusement rien de grave, mais il faut quand même réparer avant de continuer: un des
silent- block du moteur s'était sectionné et était donc décroché de son embase ce qui
provoquait les vibrations.
Nous mouillons bien à l'écart des autres près de la rive, ensuite Philippe démonte la
pièce sectionnée et la porte au chantier nautique pour en faire une neuve.
2 Février.
Nous commençons les visites de l'île: nous prenons un minibus local pour nous rendre
à une distillerie de rhum.
Mais nous nous sommes fait arnaquer: ici c'est très difficile de s'y retrouver, les bus
font également taxi, alors si vous vous retrouvez seuls dans le bus, il passe au tarif
taxi si vous êtes des étrangers!
C'est ce qui nous est arrivé: lorsque nous sommes montés, il y avait trois autres
personnes dans le bus, elles sont ensuite descendues en chemin et le bus en a profité
pour sortir de son circuit pour nous conduire à la distillerie et en arrivant nous a
réclamé 25$ au lieu de 12 prévus!
Dorénavant nous confirmerons le prix avant de monter!
Heureusement, la visite en valait la peine, nous avons pu observer les différentes
étapes de la distillation, le tout commenté par un jeune homme parlant très bien
l'anglais et surtout faisant un effort pour parler lentement et pour articuler, ce qui
n'est pas courant ici!
La distillerie dégage des vapeurs d'alcool prononcées et nous sortons à moitié groggis
avant d'en avoir fait la dégustation.
Nous marchons ensuite jusque la route principale et reprenons un "vrai" bus pour
aller jusqu'au jardin botanique.
Arrivés sur place nous sommes de nouveau très déçus, le jardin botanique a été
saccagé pour construire le bâtiment du gouvernement, ils feraient bien de le rayer des
guides touristiques!
Nous rentrons donc au bateau et gardons notre énergie pour la randonnée du lendemain.
3 Février.
Nous nous équipons de notre tenue de randonnée pour visiter la "Rain
forest".
Nous prenons un bus qui nous conduit jusqu'au "Grand étang", un lac d'eau douce
situé à 550m d'altitude dans un ancien
cratère volcanique. Nous demandons conseil au bureau du tourisme et
entreprenons la randonnée la plus longue (5h de marche) qui se rend à Concorde Falls:
une chute d'eau spectaculaire où l'on
peut se baigner.
Étant donné qu'il pleut tout le temps (d'où son nom), le chemin est extrêmement
boueux, nous immergeons le pied complètement à chaque pas et transportons des kilos de
boue à chaque pied et déambulons comme des cosmonautes.
Mais le terrain est très accidenté: tantôt nous montons des parois abruptes, nous
transformant en alpinistes spéciaux, nos seules prises sont les racines ou les branches
des arbres; tantôt nous descendons des pentes vertigineuses où inévitablement on se
retrouve à un moment ou l'autre sur son derrière.
Heureusement de temps à autre nous traversons une rivière et en profitons pour nous
débarrasser des paquets de boue que nous avons aux pieds, mais bien sûr, quelques
mètres plus loin il n'y paraît déjà plus.
A part cet inconvénient majeur, la randonnée est superbe, nous rencontrons une
végétation luxuriante de type forêt amazonienne (on se croirait dans les films
d'Indiana Jones).
Nous rencontrons des arbres avec de larges feuilles et d'autres avec des racines tombant
en rideau jusqu'au lit de la rivière.
Il faudrait pouvoir l'admirer plus à son aise, mais le temps nous presse, nous
progressons extrêmement difficilement et le soleil se couche à 18h pile!
Nous nous arrêtons vers 13h sur les pierres d'une rivière pour manger notre pique-nique,
mais nous ne traînons pas, tellement nous sommes assaillis par les moustiques.
Heureusement il n'y a pas de bêtes dangereuses sur l'île: pas de serpents venimeux, pas
d'araignées du type mygale, pas de caïmans dans les rivières, mais j'ai quand même
failli mettre le pied sur un serpent qui dormait sous une pierre dans la rivière, je vous
assure que je n'ai pas vérifié s'il était venimeux!
En repartant, nous faisons fausse route, nous empruntons un sentier sur la rive gauche de
la rivière alors que le chemin continuait en face sur la rive droite. Les chemins sont
très mal balisés contrairement à ce qu'on nous avait dit, nous avons rencontré 3
panneaux en tout au lieu de 12!
Pas de bol, ce sentier emprunte une paroi abrupte au-dessus d'une chute d'eau, si nous
tombons, nous atterrissons sur de gros rochers, c'est la mort assurée!
Nous continuons en nous agrippant à tout ce qui se présente: racines, branches, roches,
mais à un moment donné, je me suis retrouvée à un endroit sans prise occupée à
glisser lentement vers le précipice.
J'essaye d'attraper une racine, pas de chance elle me reste en main, j'attrape une pierre
avec l'autre main, la voilà qui dévale la pente. Je hurle après Philippe qui revient
sur ses pas pour me donner une main salvatrice en s'agrippant à un arbuste voisin, ouf
j'ai eu chaud!
Nous arrivons finalement au pied d'une chute d'eau dans un cul de sac: le chemin ne
continue nulle part, nous nous sommes bel et bien gourés!
Que faire, impossible de prendre le chemin en sens inverse, la pente est trop raide.
Nous remontons donc la rivière en marchant sur les pierres glissantes jusqu'au torrent.
Arrivés au torrent, nous grimpons le long de la rive droite et retombons à l'endroit où
nous nous sommes trompés, nous avons finalement perdu une bonne heure!
Nous reprenons donc notre périple en empruntant des sentiers de plus en plus abrupts, par
moment j'en ai le vertige.
La forêt est de plus en plus sombre tellement elle est dense.
L'humidité ambiante doit atteindre les 90%, nous sommes trempés en permanence et la T°
avoisine les 30°.
Nous débouchons sur d'anciennes cultures de bananiers, cacaoyers et et muscadiers
abandonnés.
Nous cueillons quelques bananes et ramassons des noix muscades et des fruits de cacaoyers,
et arrivons finalement à la fameuse chute d'eau où l'on peut se baigner: un petit café
accueille les promeneurs. Je pense qu'il doit y en avoir plus qui arrivent par la route:
à voir l'air étonné du garde forestier. L'état dans lequel nous sommes illustre bien
notre périple!
Nous étions en fait les seuls à avoir entrepris la randonnée à part un autre
plaisancier qui avait mis des slaches aux pieds et a du rebrousser chemin après peu de
temps à pieds nus!
Nous prenons un bain bien mérité dans une eau qui nous paraît relativement chaude
après une telle épreuve.
Nous en profitons également pour laver nos chaussures à l'eau douce avant de rentrer au
bateau (l'autobus ne nous aurait pas laissé monter dans cet état).
Nous prenons ensuite un rafraîchissement au bar. Le patron nous propose gentiment de nous
reconduire au port, il comptait de toute façon fermer boutique (il est 16h, les
retardataires ont toujours tort) et rentrer chez lui. Il possède une magnifique jeep
décorée avec des zébrures et pour une fois conduit prudemment, nous en sommes ravis et
rentrons au bateau sain et sauf!
Voici à titre indicatif les plantes et les animaux que l'on peut rencontrer dans la Rainforest, je suis désolée mais je n'ai trouvé les renseignements qu'en anglais, si vous possédez une encyclopédie détaillée en français, vous pouvez peut-être m'aider à les traduire. Vous pouvez me les communiquer par E-mail!
The Rainforest
Plants:
1. Bamboo |
Birds: 14. Red-necked pigeon Animals: 18. River crab
|
5-11 Février.
Nous faisons une petite navigation jusqu'au mouillage sud de l'île.
La mer est forte et le vent debout, nous poussons au moteur pour arriver finalement dans
une anse très calme bordée d'hôtels luxueux.
Nous y restons quelques jours et alternons entre l'étude et les joies de la plage.
Fin
De l'épisode.